PolHun Sen n’a “pas besoin de négocier” avec Sam Rainsy itique -
01-02-2006
Cambodge Soir - S’exprimant hier lors de l’inauguration d’un pont dans la province de Kandal, le Premier ministre Hun Sen a indiqué avoir été récemment contacté par Sam Rainsy, à l’étranger depuis la levée de son immunité parlementaire en février 2005 et condamné à 18 mois de prison en décembre pour diffamation, pour “négocier”. “Je lui ai dit : quelle négociation? Sur quoi? Je n’ai besoin de négocier avec personne. S’il a besoin d’une négociation, qu’il contacte le tribunal, qu’il contacte le roi!”, a rapporté le Premier ministre.
Pour ce dernier, Sam Rainsy, qui a fait l’objet de plusieurs plaintes en diffamation déposées par lui-même, par le prince Ranariddh et par le vénérable Nay Chreuk, doit d’abord “réparer les fautes qu’il a commises”. “Quand vous avez incendié une maison, il faut réparer la maison. Vous avez brûlé la maison du prince Ranariddh, celle du vénérable Nay Chreuk, alors vous devez réparer ces maisons. C’est ce que je lui ai répondu”, a dit le Premier ministre, notant qu’il était à ses yeux impossible que le dirigeant de l’opposition puisse bénéficier d’une grâce.
Hun Sen est par ailleurs revenu sur la question du retrait des plaintes pour diffamation déposées contre Kem Sokha, Mâm Sonando, Rong Chhun, Pa Nguon Teang. Il a une nouvelle fois affirmé qu’il n’était pas de son fait que ces plaintes n’aient pas été retirées. “Je n’ai jamais dit que j’allais retirer ces plaintes. J’ai dit qu’il revenait à la justice d’en décider. J’ai proposé à la justice un retrait de ces plaintes et la justice a refusé”, a affirmé Hun Sen, réfutant l’interprétation de certains qui estiment qu’il est revenu sur ses promesses.
D’une manière générale , le Premier ministre s’en est pris à ceux, notamment à l’étranger, qui ne lui reconnaissent pas le droit de se défendre lorsqu’il s’estime insulté. Considérant que ceux-ci n’agissaient pas comme des “êtres humains” mais comme des “animaux”, Hun Sen a estimé qu’ils s’étaient prononcés au mépris des lois. “Je dis aux étrangers : si vous êtes des êtres humains, vous devez parler en tenant compte de la loi. Il ne faut pas parler de politique [dans cette affaire] car tout cela est une affaire de droit”, a lancé Hun Sen. Le Sénat américain a adopté la semaine dernière une résolution condamnant en termes très fermes les arrestations de militants des droits de l’Homme et d’opposants.
Hun Sen s’est enfin offusqué que l’ancien roi ait promis une aide à ceux qui font l’objet de poursuites pour diffamation. “Moi qui suis victime, on ne fait que m’attaquer. Mais ceux qui m’insultent, ils reçoivent de l’aide”, a réagi le Premier ministre.
Kong Sothanarith