Hun Sen critique le Funcinpec et évoque une possible ...

Hun Sen critique le Funcinpec et évoque une possible coalition tripartite en 2008

15-02-2006
Cambodge Soir - Dans un discours d’une heure hier, Hun Sen a décoché quelques piques particulièrement acerbes en direction de son partenaire dans la coalition gouvernementale, le Funcinpec. Si on ne prend pas de mesure, “après 2008, le parti majoritaire sera encore pris en otage par le parti minoritaire. Actuellement, la crise politique [de 2003] n’est même pas encore totalement résolue, surtout s’agissant des nominations”, a dénoncé Hun Sen, qui s’en est pris à une “Chumteav” (la femme d’un grand personnage) qui se mêle de la répartition des postes, “depuis les responsables de bureaux jusqu’à ceux des écoles”, et derrière laquelle certains disent avoir reconnu l’actuelle compagne du prince Ranariddh.

Plusieurs responsables nommés sur le quota du Funcinpec ne sont pas à la hauteur de leur fonction, tel ce boucher devenu “gouverneur ou gouverneur adjoint de province”, et “empêchent le succès du gouvernement”, a-t-il estimé. Pour Hun Sen, “le prince Ranariddh n’a pas suffisamment vérifié avant de signer certaines nominations.” “Ces problèmes ne sauraient se reproduire à l’avenir, y compris ces conditions sans fin”, monnaie d’échange pour un soutien au gouvernement, a tranché Hun Sen.

Le chef de gouvernement n’est néanmoins pas revenu sur la promesse que se sont faite le PPC et le Funcinpec de reconduire leur alliance lors de la prochaine législature, mais a évoqué une éventuelle coalition tripartite : “Si le PPC remporte les élections, nous donnerons la possibilité au Funcinpec de participer au gouvernement, ainsi peut-être qu’à une troisième formation si elle a le désir de participer à la reconstruction du pays”, a-t-il déclaré.

Enfin, Hun Sen a réitéré son soutien à la suggestion de Sam Rainsy, leader de l’opposition, d’amender la Constitution afin que le prochain gouvernement repose sur le soutien de 50% des députés, et non plus des deux-tiers de l’Assemblée comme c’est le cas jusqu’à maintenant. Selon lui, six articles devraient pour cela être amendés.

Son soutien à cette proposition ne vient pas d’une volonté de plaire à Sam Rainsy, a expliqué le Premier ministre, mais de son souhait, encore une fois, “d’éviter la crise politique qui intervient après chaque élection”, et qui risque donc, si rien n’est fait, de se reproduire. “Les crises survenues au cours des deux derniers mandats sont assez éloquentes pour qu’on en tire certaines leçons”, a noté Hun Sen. Il a en outre demandé que l’on réfléchisse à prévénir “l’éventuelle crise aiguë” institutionelle qui surgirait en cas de vacance de son poste et de décès du roi.

Le prince Ranariddh a déclaré de son côté soutenir a priori la proposition de Sam Rainsy, mais attend “d’en discuter avec les hauts responsables”. Il doit rencontrer aujourd’hui le chef du PSR. Hun Sen s’est quant à lui déclaré optimiste sur l’adoption de l’amendement, “même si seuls le PSR et le PPC le votent.”

Kong Sothanarith
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