- Hun Sen gèle les nominations à caractère politique
20-02-2006
Cambodge Soir - En début de semaine dernière, le Premier ministre avait élevé le ton contre le Funcinpec, lui reprochant de lui demander toujours et encore de nommer des personnalités issues de ses rangs à des postes à responsabilité dans l’administration. Ce n’était pas des paroles en l’air. Vendredi a été rendue publique une directive signée de sa main dans laquelle il annonce qu’il ne procédera plus à aucune nomination sur proposition du parti du prince Ranariddh, partenaire du parti du Premier ministre au sein de la coalition gouvernementale.
“Afin de renforcer la coopération entre les deux partis, en plus de ceux qui étaient déjà en poste, 1 200 personnalités du Funcinpec ont été nommées à des postes de conseillers du gouvernement, de conseillers dans les ministères, de gouverneurs, de vice-gouverneurs de province et de district ainsi que dans l’armée et la police. Ces nominations sont en nombre suffisant pour assurer la solidité du partenariat entre les deux partis”, écrit Hun Sen dans cette directive. Désormais, a décidé le Premier ministre, les nominations dans l’administration publique, devront se faire “dans le respect des normes légales en vigueur”.
Chea Chanboribo, porte-parole du Funcinpec et secrétaire d’Etat à l’Information, indiquait vendredi que son parti n’avait pas encore de réaction officielle sur cette directive. Au lendemain des propos du Premier ministre qui l’avait mis en cause, estimant qu’il n’examinait pas suffisamment en détail les profils de ceux dont il demandait la nomination, le prince Ranariddh, président du Funcinpec, avait demandé qu’on ne lui soumette plus de demandes de postes.
Le durcissement de ton du Premier ministre à l’égard du Funcinpec pourrait bien ne pas en rester là. Selon une source proche du gouvernement, Hun Sen envisagerait de sévir contre les ministres qui ne seraient pas suffisamment assidus aux réunions du conseil, chaque vendredi. Au lendemain des législatives de 2003, des ministres Funcinpec avaient “séché” les réunions du conseil. Le PPC avait réagi en nommant des personnalités de son parti ministres par intérim. Hun Sen pourrait recourir au même procédé, assure cette source.