Hun Sen assure qu’il n’y a pas de changement d’alliance en vue
21-02-2006
Cambodge Soir - Que le PPC ait accepté la proposition du PSR de soutenir un amendement à la Constitution abaissant la majorité requise pour qu’un gouvernement obtienne la confiance de l’Assemblée ne signifie pas que le parti du Premier ministre envisage “d’abandonner le Funcinpec” pour un autre partenaire.
Hier, en marge d’une cérémonie d’inauguration à Siem Reap, le Premier ministre a tenu a faire cette mise au point, en réaction à certains commentaires parus ici ou là spéculant autour de cette hypothèse. Pour lui, cet amendement à la Constitution n’a qu’un seul objectif : éviter qu’après les législatives de 2008, le pays con-naisse une situation de crise politique comme cela a été le cas en 1998 et 2003 lorsqu’aucun parti n’avait à lui seul la majorité des deux tiers requise alors pour gouverner. Cela ne présage en rien “un changement d’alliance” à plus ou moins longue échéance, a assuré Hun Sen. “L’alliance est une force. Nous devons unir toutes les forces du pays pour le reconstruire et il ne faut pas diviser ces forces. Il n’y a pas d’ennemis”, a expliqué le chef du gouvernement, pour qui “il n’est pas possible de rejeter les anciens amis pour en avoir de nouveaux”. Alors que la semaine dernière, Hun Sen indiquait qu’il ne procéderait plus à aucune nomination dans l’administration sur une base politique, estimant que les 1200 nouveaux postes attribués au Funcinpec suffisaient pour respecter l’accord passé entre les deux partis de la coalition, le Premier ministre a tenu à préciser que ceux en place n’étaient aucunement menacés. “Ils vont continuer leur travail”, a assuré le Premier ministre.
Au moment même où Hun Sen s’exprimait, le dirigeant d’opposition Sam Rainsy, accompagné de trois députés de son parti - Chea Pok, Cheam Channy, Son Chhay - et de Meng Rita, secrétaire général par intérim du PSR, était reçu par le roi Norodom Sihamoni. “Nous l’avons remercié d’avoir signé le décret nous graciant”, a rapporté Sam Rainsy à l’issue de cette audience, indiquant que le roi leur avait transmis les vœux de réussite que le Roi-Père Norodom Sihanouk a formulés pour eux.
Devant les journalistes, Sam Rainsy n’a pas souhaité commenter les critiques formulées à son encontre du côté du Funcinpec. Pas plus qu’il n’a élevé le ton contre le prince Ranariddh qui semble ne pas vouloir en rester là dans les différends judiciaires qui les opposent. “Entre Hun Sen et moi, les affaires judiciaires sont closes. Les choses sont claires. J’ai entendu dire que le prince Ranariddh veut que la procédure judiciaire engagée contre moi suite à sa plainte continue . C’est son droit”, a-t-il expliqué.
A propos de l’amendement à la Constitution dont son parti s’est fait le promoteur, Sam Rainsy a assuré que son adoption n’était nullement en contradiction avec une politique d’“union nationale”. “Chaque parti espère obtenir la majorité absolue à l’Assemblée. Comme le PPC, nous souhaitons gagner les élections afin de pouvoir former un gouvernement nous-mêmes. Mais nous sommes ouverts aux autres partis. C’est-à-dire que nous voulons unir les ressources de chaque parti pour construire ensemble le pays. Cela veut dire qu’après 2008, quel que soit le parti vainqueur, il y a aura une union nationale. Voilà la nouvelle situation. Un parti ne considérera plus un autre parti comme un ennemi mais comme un partenaire”, a commenté le dirigeant d’opposition.
Kong Sothanarith et Leang Delux