Thaïlande: la croissance économique subit le contrecoup de la crise [ 06/03/06 - 10H23 - AFP ]
L'économie dynamique de la Thaïlande commence à ressentir les effets de la crise politique qui se poursuit depuis plus d'un mois avec une prévision de croissance moins bonne cette année.
Selon le Conseil national pour le développement économique et social (NESDB), organisme gouvernemental de réflexion en Thaïlande, le taux de croissance de l'économie augmentera dans une fourchette estimée à entre + 4,5 et + 5,5%, en baisse par rapport à une projection antérieure de + 4,7 à + 5,7%.
"En raison de l'incertitude politique, la confiance des investisseurs étrangers vis-à-vis de la Thaïlande va vraisemblablement décliner", a déclaré à la presse le secrétaire général du NESDB, Ampon Kitti-Ampon.
"Si cette situation se poursuit au delà de juin, les fondamentaux de l'économie seront affectés", a-t-il dit.
Depuis la fin janvier, les tensions politiques sont très vives en Thaïlande où le Premier ministre a été confronté à une vague de protestations sans précédent après la vente par sa famille, pour 1,9 milliard de dollars, de toutes les parts qu'elle détenait dans Shin Corp, géant des télécoms qu'il avait fondé avant d'entrer en politique. C'est Temasek, holding d'investissement du gouvernement singapourien, qui a acheté. La transaction a été défiscalisée.
L'opposition, qui réclame sa démission pour corruption et abus de pouvoir, a décidé de boycotter des élections anticipées convoquées pour le 2 avril.
M. Thaksin, 56 ans, élu en 2001 et réélu triomphalement en 2005, fait l'objet d'une puissante campagne, marquée par des manifestations de rue hebdomadaires, organisées par des représentants des élites urbaines à Bangkok. Il continue cependant de bénéficier du soutien des classes rurales.
Le NESDB a également estimé que la poursuite de la hausse des prix du pétrole avait accentué la pression sur l'économie au dernier trimestre de 2005, ajoutant que pour l'ensemble de l'année écoulée, la croissance s'établissait à +4,5%.
Lundi, les autorités ont officiellement confirmé que le lancement de "méga-projets" d'infrastructures d'un montant de 37 milliards d'euros serait retardé d'au moins "un mois" en raison de la crise.