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 Religion - Dieu, la famille et les hamburgers

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Thaïlande - Cambodge
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MessageSujet: Religion - Dieu, la famille et les hamburgers   Religion - Dieu, la famille et les hamburgers EmptyLun 13 Mar - 10:26

Religion - Dieu, la famille et les hamburgers
13-03-2006
Cambodge Soir - “Vous risquez de conduire votre famille au bord de la mort.” Au terme d’une journée et demie de séminaire sur le thème du mariage et de la famille chrétienne, le révérend philippin Willy Basilio adopte un ton sentencieux. En cette matinée du vendredi 11 mars, quelque 500 personnes, quasiment toutes cambodgiennes et en majorité des femmes - collégiennes, religieuses, fonctionnaires, employées de bureau...-, sont réunies dans l’auditorium de l’ONG chrétienne World Vision, écoutant la “bonne parole”, prêchée dans le cadre de cette session intitulée “Life begins @ home” (“La vie commence @ la maison”).
L’enthousiasme du pasteur philippin, consultant pour la radio Far East Broadcasting dont l’antenne cambodgienne vient de fêter ses quatre ans, est à peine tempéré par une traduction simultanée de l’anglais au khmer, légèrement moins incantatoire. “Aujourd’hui, nous sommes dans une période où la famille est sur le point de mourir. Il est temps de faire de Jésus le Seigneur de la famille”, scande le révérend, appuyé à son pupitre.
Et le religieux de donner quelques expériences “vécues” et chiffres à l’appui. Sur un écran, la photo d’une vieille dame, brandissant un club de golf terreux, est censée illustrer une histoire bien sombre, celle d’Ada Taker. Méchante femme que cette Ada, alcoolique, morte de son vice, qui a laissé derrière elle une longue lignée de dépravés. Sur les 700 membres de cette famille, 100 personnes seulement ont réussi à se marier. Les autres sont devenus au choix : femmes de rue (181 pour être précis), mendiants (142), malfaiteurs (76) et, pour les moins mauvais d’entre eux, domestiques. L’histoire ne dit pas d’où viennent ces chiffres. Les voies de la généalogie sont parfois impénétrables. Et que dire de la famille Jukes, dont on ne compte plus les péchés, mais dont les pécheurs, eux, ont été scrupuleusement recensés : sur les 1 200 Jukes, 400 sont malades, 310 fauchés, 130 criminels, 60 voleurs, 7 assassins et les autres ne valent pas mieux. Seules vingt personnes sont “bonnes”.

Devant tant d’ignominie, le révérend reprend son souffle et harangue la foule, sévère : “Voulez-vous être comme la famille Jukes?” “No!”, répondent hilares les fidèles, en choeur et en anglais, avant même d’attendre la traduction en khmer.

Jukes, “No”, mais Edwards, “Yes” : le bon Johnatan Edwards, simple fils de pasteur, n’a-t-il pas laissé derrière lui une formidable lignée de recteurs d’université, professeurs, médecins, avocats et hauts responsables? Là encore, l’histoire ne dit pas si certains d’entre eux étaient corrompus... Entre un médecin Edwards et un malade Jukes, il n’y a pas photo. Le premier a suivi la parole de Dieu, le second s’en est détourné.

L’heure est venue de prier pour le salut de toutes les familles du monde. L’assemblée se lève. Fini de rire : le révérend parle de “gloire de Dieu”, de “bénédiction”, d’amour. Une femme lève les bras au ciel, les yeux clos, la tête courbée. Un couple d’Américains se balance au rythme des mots, l’homme cachant son visage dans son auguste main droite. Un peu plus loin, un téléphone portable sonne. Une jeune fille le cherche frénétiquement dans son sac et répond. Sauvée par le gong. Fin de la prière.

Le pasteur annonce son départ, mais pas avant le bouquet final : il invite tous les couples déjà mariés à venir devant la scène, sous les applaudissements s’il-vous-plaît, face à face, main dans la main. Pas très à l’aise, les Cambodgiens finissent par s’exécuter. “Ne vous trompez-pas de partenaires”, plaisante-t-il, déclenchant un rire général. Après une diatribe sur le symbole de l’alliance, il annonce qu’il a préparé une prière de réengagement. “Are you ready?” C’est parti. “En tant qu’époux, je guiderai toujours ma famille près de Dieu”, doivent affirmer, entre autres, les hommes, ce à quoi doivent leur répondre les femmes, sans sourciller : “En tant qu’épouse, je devrai me soumettre à l’autorité de mon mari”, avec l’aide de Dieu. Amen.

Enfin, point d’orgue de cette journée et demi de prières, de prêches et de réflexion sur le dessein de Dieu pour le mariage, les difficultés de la société moderne et le nécessaire retour aux valeurs chrétiennes, le révérend demande aux couples qui se font face de s’embrasser. Enorme éclat de rire dans la salle, applaudissements, hurlements... Le pasteur donne le compte à rebours : “One, two, three, God bless you”. L’invitation n’est pas vraiment suivie. Mais l’ambiance est détendue.

Le révérend quitte la salle, tandis qu’on ouvre au fond des grands cartons. Comme par miracle, ce sont des centaines de hamburgers encore tièdes qui en sortent. Les petits pains circulent, de main en main, faisant le bonheur des collégiennes de Don Bosco, une institution catholique qui accueille aussi des étudiants d’églises évangéliques. Des garçons, aux anges, se prennent en photo en train de croquer le précieux sandwich. Tout le monde aura droit à son hamburger, des religieux aux gardiens. Juste avant de s’éclipser pour laisser la parole aux témoins cambodgiens, expliquant ce que leur a apporté la foi chrétienne, Willy Basilio confie dans le couloir qu’il a adapté son discours à un public khmer mais que “Dieu est universel”. Le hamburger aussi, sans doute.

Ros Dina et Laurent Le Gouanvic
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