(Photo Jean-Louis Duzert)
CRISE POLITIQUE - Pas de soucis pour le business
La Thaïlande a beau être perturbée sur le plan politique, les milieux d’affaires semblent rester confiants. Les investisseurs embarqués sur les Mégaprojets devront juste prendre leur mal en patience.
"Le climat de tensions dans la politique interne thaïlandaise ne présente pas de grands risques pour les affaires", rassurait le mois dernier Jean-Paul Thévenin, le président de la Chambre de Commerce Franco-Thaïe.
Malgré la tournure des événements aujourd’hui cet optimisme au sein du milieu des affaires est toujours de mise. "Du point de vue des échanges commerciaux il n’y a pas vraiment de problèmes", confiait hier un analyste français, "la croissance est à peine affectée, le baht reste fort, le tourisme tourne bien, on verra après le 2 avril."
Toutefois, les projets de grands travaux prévus dans le plan de modernisation de la Thaïlande (Mégaprojets), d’un budget de plus de 36 milliards d’euros, sont eux plus sérieusement affectés. L’échéance prévue fin avril pour la remise des dossiers de candidature a été reportée d’un mois, à l’exception des projets de défense prévus le 17 mars et qui attendent encore une nouvelle date.
Moins d'investissements pour l'Etat
Par ailleurs, le ministère thaïlandais des Finances annonçait la semaine dernière que l’investissement de l’Etat pour 2006 devrait passer de 12,1% en 2005 a 6,9% cette année. Et l’investissement sur les Mégaprojets pour la tranche 2006, dont le montant prévu était de 290 milliards de baht, pourrait tomber à 151 milliards en raison de l’incertitude politique.
Enfin, suite aux évènements, les négociations concernant les accords de libre-échange avec les Etats-Unis et le Japon ainsi que les privatisations, comme celle d’Egat, restent en stand-by.
En somme, les aspects les moins brillants du tableau apparaissent comme de simples reports d’échéances. Par conséquent, si l’incertitude politique actuelle reste certes perturbante, les milieux d'affaires n'ont pas encore vraiment de quoi s'alarmer.
Pierre Queffélec. (LPJ Bangkok) 14 mars 2006