Après plusieurs agressions de touristes, les autorités tentent de réagir
Au début du mois, cinq touristes japonaises étaient ligotées dans leur chambre d’hôtel tandis que trois hommes armés les délestaient de leur argent. Dans la nuit de mardi à mercredi, un couple de Canadiens et une Anglaise ont subi une mésaventure similaire, un homme armé d’un couteau ayant fait irruption dans leur bungalow d’une guest-house située aux abords de la plage d’Occheutal, à Sihanoukville. Une des jeunes femmes, blessée en affrontant l’intrus, a été admise dans un hôpital de Phnom Penh, tandis que le jeune homme n’était que légèrement touché. Ces deux incidents, qui ne manqueront pas de faire rapidement le tour des milieux "routards", pourraient ternir l’image du pays auprès des touristes étrangers.
Les autorités semblent en avoir conscience. Sitôt l’agression des Japonaises connues, le prince Sirivudh, co-ministre de l’Intérieur, était monté au créneau. Reach Sokhum, chef de la police criminelle de Phnom Penh, avait mobilisé une grande partie de ses hommes pour tenter de mettre la main sur les coupables. Un indice retrouvé dans la chambre d’hôtel l’avait conduit à Svay Rieng mais il en était revenu bredouille quelques jours plus tard. Jeudi, il reconnaissait ne pas détenir de piste supplémentaire.
A défaut de pouvoir médiatiser une arrestation qui pourrait dissuader les malfrats potentiels voyant dans ces agressions de touristes un filon lucratif et peu risqué, les autorités pourraient privilégier la prévention. Le gouverneur de l’arrondissement de Daun Penh, dans lequel se situe l’hôtel Angkor International où logeaient les Japonaises, a convoqué pour ce vendredi matin les gérants et propriétaires de la centaine d’hôtels qu’abrite sa circonscription. "Nous allons leur demander d’enregistrer systématiquement tout visiteur et pas seulement leurs clients, explique Sok Sambath. Nous devons prévenir tout incident dans les hôtels."
Appelés à réagir à ces deux agressions en moins de dix jours, Thong Khon, secrétaire d’Etat au Tourisme, a dit les déplorer mais a tenu à ne pas dramatiser.
"Lorsque ce genre d’incident se produit, comme il s’en produit partout dans le monde et pas seulement au Cambodge, je contacte le ministère de l’Intérieur et la police nationale pour le leur signaler afin qu’ils redoublent de vigilance dans les zones touristiques, explique le secrétaire d’état. Et je ne doute pas de leurs capacités à assurer la sécurité."
Après l’agression dans la guest-house de Sihanoukville, la police de la station balnéaire ne devrait néanmoins pas renforcer son dispositif. "En fait, voilà déjà un moment que nos policiers ont pris des mesures dans ce sens, affirme Teng Huy, directeur du département du Tourisme de la ville. Nous devrions plutôt sévir contre les propriétaires de guest-houses ayant construit ou ouvert leur établissement sans autorisation. Nous appelons d’une manière générale tous les hôteliers à collaborer avec les autorités."
Duong Sokha
Sujet: Sécurité touristes cambodge