Brouille entre le PSR et Kem Sokha
28-03-2006
Cambodge Soir - Le comité directeur du PSR a décidé de suspendre sa participation aux forums organisés par le Centre cambodgien des droits de l’Homme dirigé par Kem Sokha. Lors de ces forums, la population est invitée à exprimer son opinion sur la situation du pays et sa gestion et à en débattre avec des élus des trois partis représentés à l’Assemblée. Depuis la nouvelle politique adoptée par le PSR au lendemain du retour de son président Sam Rainsy dans le pays, ce parti s’estime injustement traité dans ces forums et soupçonne Kem Sokha de se servir de ces tribunes pour le concurrencer sur le plan politique.
“D’abord, dans ces forums, on nous attaque en disant par exemple que le PSR s’aligne maintenant sur le PPC, comme l’a fait le Funcinpec. C’est insultant. Et puis, on interdit à nos élus d’expliquer la réalité de notre politique. Donc il est inutile que nous assistions à ces réunions”, a expliqué hier Sam Rainsy. Toutefois, ce dernier n’exclut pas que son parti revienne sur sa décision si le Centre de Kem Sokha clarifie sa position sur ces deux points.
“Nous sommes en train d’envoyer un courrier à tous nos militants pour leur dire de ne plus aller à ces forums tant qu’il n’y aura pas de changements”, précise Meng Rita, secrétaire général par intérim du PSR. Au-delà des critiques qui seraient formulées dans ces forums contre la nouvelle politique du PSR, qui prône le dialogue avec le PPC plutôt que la confrontation, les dirigeants de ce parti semblent irrités par l’éventualité que le Centre des droits de l’homme constitue une base à la création d’un nouveau parti qui viendrait chasser sur ses terres. “Ces forums servent d’abord à asseoir la popularité de Kem Sokha. On y distribue sa photo. Il agit comme un politicien. Cela va contre les principes d’une ONG. On a entendu dire qu’il voulait fonder un parti. Ce n’est pas un danger pour nous. Nous n’avons pas peur de la concurrence s’il crée un parti. En revanche, s’il fait de la politique à travers une organisation de la société civile, ce n’est pas correct”, explique Meng Rita pour qui Kem Sokha ne doit pas oublier que l’essentiel de son public est constitué de proches du PSR.
Kem Sokha se défend de toute ambition politique. “J’ai déjà dit cent fois que je ne voulais pas créer de parti politique. Je l’ai dit personnellement à Sam Rainsy et en public. Et si je faisais, je perdrais l’aide que je reçois de USaid [la coopération américaine] et de l’IRI [International Republican Institute]”, rétorque Kem Sokha, répétant que ces forums étaient ouverts à tous.
Kong Sothanarith