Pétrole - Une compagnie khméro-japonaise pour conseiller les futurs investisseurs
11-05-2006
Cambodge Soir - L'exploitation prochaine des gisements de pétrole au large de Sihanoukville se précise : l'Autorité nationale du pétrole cambodgien (CNPA) a signé mardi un accord avec une importante compagnie pétrolière japonaise, Mitsui, pour créer ensemble une nouvelle société commerciale, Cambodia Project Planning Development Management (CPPDM).
Dotée d'un capital de 200 000 dollars, la compagnie issue de cette joint-venture, qui siégera dans les locaux de l'Autorité, conduira des études et jouera un rôle de consultant auprès d'entreprises désireuses d'investir. “Le but est de susciter la confiance de grands investisseurs venus du Japon ou de l'Europe”, explique Te Duong Tara, le directeur général de la CNPA.
Dans un premier temps, la compagnie va conduire un rapport sur les conditions de création d'une raffinerie de pétrole au Cambodge. Selon Te Duong Tara, il est nécessaire de réfléchir d'ores et déjà à la mise en place d'une installation de ce type, alors que l'exploitation du pétrole devrait commencer dès 2009. Deux modèles de raffineries sont à l'étude, le premier au coût estimé à 400 millions de dollars, le second valant la bagatelle de deux milliards de dollars.
Actuellement, trois compagnies, l'américaine Chevron, la japonaise Mitsui plus une entreprise sud-coréenne, mènent des activités de prospection dans le golfe de Siam, au large de Sihanoukville. Les réserves de pétrole dans la zone dite du “Bloc A” sont estimées à 700 millions de barils (un baril représente 159 litres), selon Te Duong Tara. Les quantités présentes dans les autres blocs proches ne sont pour l'heure pas définies. Les réserves de gaz sont de leur côté estimées à 100 milliards de mètres cubes.
Ces annonces surviennent alors que le pays connaît actuellement une flambée des prix du carburant, dans un contexte international de hausse du prix du baril. A ce sujet, le directeur général de la CNPA assure que le gouvernement ne dispose pas de marge de manœuvre, vu qu'il dépend entièrement de l'étranger pour se ravitailler en pétrole. Mais à l'écouter, les choses devraient changer à partir de 2009. “A cette date, nous aurons du pétrole et nous le raffinerons nous-mêmes. Si les coûts augmentent, nous pourrons intervenir”, assure Te Duong Tara. Le ministre de l'Economie Keat Chhon assure que le gouvernement dépense actuellement 20 millions de dollars par mois pour contenir la hausse des prix du carburant. Les coûts élevés de l'énergie au Cambodge sont souvent considérés comme un obstacle majeur au développement des investissements dans le pays.
Ky Soklim