Social - Un contrat de travail pour défendre les lanceuses de bière
29-05-2006
Cambodge Soir - La Coalition globale pour les femmes, regroupant des syndicats, des personnalités des droits de l'Homme ou politiques, a appelé ce week-end les fabricants de bière et le gouvernement cambodgien à travailler à la mise en place de vrais contrats de travail pour les lanceuses de bière afin de leur garantir davantage de sécurité au quotidien, en particulier sur leur lieu de travail, et cesser de les assimiler à des “travailleuses du sexe”.
Phalla, ancienne lanceuse de bière pour la marque Tiger a demandé aux compagnies de protéger leurs employées après avoir témoigné, en sanglotant, de ses difficultés avec ces quelques clients qui l'ont obligée à boire, avec ceux qui l'ont forcée à les suivre, avec ceux qui l'ont battue parfois. “Je veux que la société reconnaisse les filles qui font la promotion des bières comme des êtres humains, qu'on cesse de nous comparer à des femmes de mauvaise vie”, a-t-elle plaidé.
Pour la Coalition, “ce comportement est inacceptable. Les compagnies font d'énormes profits qui se comptent en millions de dollars. En Suède, au Danemark, en Allemagne ou ailleurs en Europe, elles ne traiteraient jamais les serveuses de la sorte”. Pour y mettre fin, le contrat de travail est un élément incontournable. “Un contrat, explique la représentante de la Coalition, ça veut dire un salaire décent, pas de paiement sous forme de commission, un nombre d'heures fixe et le paiement des heures supplémentaires, une forme de sécurité sociale pour la santé, la maternité, la sécurité dans les transports, un mécanisme qui permet de porter plainte si le contrat n'est pas appliqué...”
La Coalition se donne environ six mois avant de revenir au Cambodge voir comment les choses avancent. D'ici là, elle aura rencontré les dirigeants des compagnies de bière basé en Europe en leur demandant d'appliquer des conditions de travail normales. “S'ils ne nous écoutent pas, nous contacterons directement les actionnaires des compagnies, menace la représentante de la Coalition, je pense que personne ne veut investir dans des entreprises qui exploitent les gens!”
Anne-Laure Porée