Le Premier ministre toujours contre les hausses de salaires
19-06-2006
Cambodge Soir - Le Premier ministre reste inflexible. Il s'oppose à une augmentation des salaires des fonctionnaires et des employés du secteur textile réclamée par le Syndicat indépendant des ouvriers du royaume du Cambodge (Siorc) et l'Association des enseignants indépendants du Cambodge (AIEC). Ces deux syndicats demandent depuis plusieurs années que le traitement minimum mensuel des fonctionnaires soit porté à 100 dollars tandis que le salaire minimum mensuel des employés de la confection textile ne soit pas inférieur à 80 dollars
Et la semaine dernière, le Siorc et l'AIEC ont annoncé qu'ils appelleraient à la grève générale si ces revendications n'étaient pas satisfaites. “Je comprends que certains demandent une forte hausse des salaires. Mais si on augmente les fonctionnaires, on n'aura plus d'argent pour construire des ponts. Et si on augmente le salaire des ouvriers, il y a un risque que les patrons ferment leurs usines”, a argumenté le chef du gouvernement samedi lors d'une rencontre avec des habitants de la province de Kompong Thom. “C'est comme si dans une famille pauvre un enfant réclamait une bicyclette, l'autre des boucles d'oreille et un troisième un collier. Si les parents disent oui, alors ils seront obligés de vendre la maison”, a ajouté le Premier ministre pour qui, dans cette affaire, “il faut rester sobre”.
Cet argumentaire n'a pas convaincu les syndicalistes, qui accusent Hun Sen “de ne pas avoir la volonté de répondre aux besoins des plus démunis”. “Le Premier ministre n'est pas le seul à avoir des connaissances en économie. Nous, les dirigeants de petits syndicats, on sait aussi compter et nous sommes sûrs que les augmentations que nous réclamons ne porteront pas atteinte à l'économie du pays. Et nous sommes également sûrs qu'on ne peut pas vivre avec 45 dollars par mois. Le gouvernement ne pourra pas réduire la pauvreté si ceux qui travaillent ont le ventre vide”, réagit Chea Mony, président du Siorc.
Pour le Premier ministre, le financement d'une telle augmentation des fonctionnaires obligerait à une diminution des investissements de l'Etat dans les infrastructures et à la levée d'impôt fonciers. Faux, estiment les syndicalistes, pour qui il suffirait de combattre résolument la corruption et de taxer les “puissants” pour satisfaire cette demande sans dommages pour le pays.
Kong Sothanarith