Le ministère table sur un recul de la croissance en 2006
20-06-2006
Cambodge Soir - Alors que le ministère de l’Economie et des Finances et le Fonds monétaire international (FMI) annonçaient récemment une croissance économique exceptionnelle de plus de 13% pour l’année 2005, les dernières prévisions du ministère se montrent plus pessimistes pour les années à venir.
Les prévisions cadres de la politique macroéconomique et de financement public pour l’année 2007 transmises récemment par le ministère de l’Economie à la commission de l’Economie et des Finances de l’Assemblée nationale évoquent un taux de croissance 2006 de 5% contre les 6% initialement prévus en début d’année. Ce ralentissement de la croissance serait essentiellement dû à une augmentation plus faible des revenus agricoles qui avaient connu un bond extraordinaire de 17,3 % en 2005 en raison de conditions climatiques très favorables. Selon les scenarii pessimistes, la croissance des revenus rizicoles devrait chuter de 10 points en 2006 par rapport à celle de 2005. Dans le même temps, les revenus du secteur industriel augmenteront de 11% (contre 13,3% en 2005) et ceux du tertiaire (services) de 7% (contre 9,4% en 2005).
Le taux de croissance dépend encore largement des revenus agricoles, en baisse sur les premiers mois de 2006 par rapport à l’année précédente, qui dépendent eux-mêmes de conditions climatiques aléatoires. Une éventuelle expansion de la grippe aviaire et de nouvelles hausses du prix du pétrole sur le marché international pourrait également ralentir davantage la progression de l’économie cambodgienne.
Sur la base de ces données, le ministère table sur une croissance annuelle située entre 6 et 7% pour la période 2007-2009. Pour l’année 2007, la croissance pourrait tourner autour de 6,5%, avec des revenus agricoles, industriels et tertiaires qui augmenteraient respectivement de 4, 8 et 6,5%. “L’année 2007 sera le moment d’élargir les bases de la croissance via le renforcement de l’agriculture, de l’industrie, du commerce et des services afin d’augmenter la valeur ajoutée et d’absorber la main d’œuvre qui a quitté le secteur agricole à la recherche d’emploi dans les deux autres secteurs. De cette manière, on pourra conserver une croissance équitable et durable”, a précisé le ministre de l’Economie Keat Chhon dans ses conclusions.
Ky Soklim