L'ancien chef militaire khmer rouge Ta Mok dans le coma

jeudi 13 juillet 2006, 15h14
L'ancien chef militaire khmer rouge Ta Mok dans le coma

La santé de l'ancien chef militaire khmer rouge Ta Mok se détériore et son décès pourrait survenir rapidement à moins que son état ne s'améliore, a déclaré son avocat jeudi.

Benson Samay a précisé que son client était inconscient lorsqu'il lui a rendu visite dans un hôpital militaire de Phnom Penh jeudi.

"Depuis hier soir, son état a commencé à se détériorer. En fait, il était dans le coma", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "Il pourrait mourir ce soir, demain ou la semaine prochaine s'il reste dans cet état." Il a précisé que Ta Mok, 82 ans, souffrait d'hypertension, tuberculose et de complications respiratoires.

Ta Mok est l'un des deux anciens hauts responsables khmers rouges actuellement en détention en attendant leur procès, dont l'ouverture est prévue en 2007, pour crimes contre l'humanité commis durant le régime khmer rouge (1975-79) au Cambodge. AP

Ma femme qui est d'origine cambodgienne dit qu'il s'agit d'une bonne nouvelle, moi au contraire je dis qu'il n'aura pas souffert du jugement même pas prononcé !

Procès des Khmers Rouges - Les jours de Ta Mok sont comptés, alerte son avocat

14-07-2006
Cambodge Soir - Ta Mok, hospitalisé depuis deux semaines, sera-t-il le prochain à disparaître dans la liste pressentie des cadres khmers rouges qui seront jugés par les chambres extraordinaires? Son avocat, Me Benson Samay, a convoqué jeudi après-midi la presse à son cabinet pour annoncer sur un ton solennel que son client, qui souffrirait d’hypertension et d’une grave bronchite, était tombé la veille au soir dans le coma. “Il ne pouvait déjà plus se tenir debout ni s’asseoir, s’alimenter, boire ou parler. Il est maintenant sous une surveillance accrue des médecins”, a détaillé le défenseur, qui est revenu sur le grand âge, “82 ans”, de celui qui a gagné le surnom de “boucher” en raison des importants massacres qui lui sont attribués. “Il est possible qu’il meurt dans les jours qui viennent, ou cette nuit, ou demain, car son pouls est anormalement élevé et il a de la température”, a-t-il insisté, précisant qu’il avait appelé sa femme et ses enfants pour qu’ils se rendent à son chevet.

Me Benson Samay a par ailleurs déclaré que son client, dont le vrai nom est Ung Chœung, lui avait déclaré lundi que si la chance lui permettait de vivre plus longtemps, il accepterait ce tribunal et révélerait des informations sur la réalité de ce qui s’est passé sous le Kampuchea démocratique. “Il m’a dit : ‘S’il vous plaît, informez le monde entier que je n’ai jamais tué personne durant cette période, et qu’en tant que commandant militaire, j’ai eu la responsabilité de construire des barrages, des routes, des ponts, des canalisations et des réservoirs pour l’irrigation, pour cultiver du riz, élever de la volaille pour l’Angkar.’”
Incarcéré depuis sept ans à la prison militaire, Ta Mok crie à l’injustice, a rapporté son avocat. “Après un délai de six ans, il aurait pu être relâché mais, malheureusement, il a été à nouveau accusé de crimes de guerre.” Toujours selon Benson Samay, l’ancien chef militaire unijambiste déplore que les médias internationaux l’aient montré du doigt pour avoir commis toutes sortes d’atrocités et “aient échoué à enquêter sur les gouvernements de pays occidentaux comme la France, les Etats-Unis, le Canada, ou encore les Nations unies, qui ont soutenu par le passé les Khmers rouges”. Ta Mok aurait également confié à son défenseur vouloir “révéler, l’heure venue, tous les détails”, ajoutant que “le monde en sera stupéfait”. Son avocat assure que son client se tient prêt à répondre aux questions du tribunal, “à apporter des éclaircissements” sur les 3 ans 8 mois et 20 jours qu’a duré le régime de Pol Pot.
Refusant l’idée qu’il soit évacué à l’étranger, “car les médecins cambodgiens sont suffisamment qualifiés”, a-t-il relevé, Benson Samay a de toute façon ajouté que son état ne permettait pas une telle éventualité. Commentant les rumeurs de fuite de Khieu Samphan, l’ancien président du Kampuchea démocratique, Benson Samay a dit estimer que les hiérarques khmers rouges “ne pouvaient pas s’enfuir. Avec leur grand âge, où iraient-ils se cacher?”.
“Nous avons appris la nouvelle. Il est âgé... Nous craignons qu’un incident se produise. C’est pourquoi nous nous efforçons d’accélérer la procédure”, commentait jeudi Reach Sambath, porte-parole des chambres extraordinaires. Quant à Youk Chhang, directeur du Centre de documentation du Cambodge (DC-Cam), il espère que le gouvernement intensifiera les soins prodigués à Ta Mok afin de le sortir de cet état critique, et attend des autorités et des Nations unies qu’ils prennent “une mesure urgente” à ce sujet. “S’il meurt, il sera difficile de mener l’investigation car il est un responsable très important.” Et à ceux qui voient dans ce soudain déclin un manque de soins appropriés reflétant la volonté du gouvernement de voir disparaître prématurément Ta Mok, Me Benson Samay lance d’un ton assuré que “le gouvernement ne veut pas qu’il meurt”.
Pour le directeur du DC-Cam, la dégradation de l’état de santé de Ta Mok peut être en partie liée à l‘ouverture du tribunal. Une hypothèse que rejette Benson Samay qui assure que son client “se réjouit” bien au contraire de la mise en marche du processus judiciaire.


Kong Sothanarith

Il dit être innocent mais en attendant difficile de le croire vu qu'il était militaire durant cette période et de surcroît un haut commandant des armées !

Le Chrac appelle au transfert de Ta Mok, ses proches attendent à son chevet : 7/17/2006 Source Cambodge Soir

Le comité cambodgien des droits de l'Homme (Chrac), un collectif de 21 ONG, s'est inquiété hier dans un communiqué de la possible disparition de Ta Mok. Il précise que l'ancien commandant est aujourd'hui en mauvaise condition car il n'a pu bénéficier de soins

http://www.cambodiapolitics.org/news_06/cambodge_soir_06/cs_06_07/17_cs3.pdf

Ta Mok est sorti du coma, ses proches prient pour sa survie

19-07-2006
Cambodge Soir - Ta Mok, dont la santé est suivie avec attention, est sorti hier du coma mais son état demeure suffisament critique pour qu'il reste sous assistance respiratoire. Il ne parle pas et n'a pas retrouvé ses esprits. Cette nouvelle intervient alors que ses proches s’étaient rassemblés à la pagode de Mohamontrey, derrière le Stade olympique, pour prier pour sa survie. Le choix de ce wat ne s’est pas fait au hasard. Ta Mok y a pris le froc quand il était jeune et porté la robe safran dix ans durant. Neuf bonzes ont ainsi été invités à se recueillir pour l’âme de Ta Mok, dont l’avocat Benson Samay avait annoncé jeudi la mort prochaine. Le “boucher”, hospitalisé depuis trois semaines et alimenté artificiellement, venait alors de tomber dans le coma.

“Nous, ses enfants et proches, avons pensé que c’était l’occasion de présenter à notre parent notre gratitude alors qu’il est souffrant. Nous ne savions pas comment faire pour lui venir en aide. C’est pourquoi nous avons pensé que l’organisation d’une cérémonie bouddhique pourrait l’aider à se rétablir grâce aux vertus de la prière, des bonzes et du Bouddha”, expliquait hier Preak Lin, 51 ans et troisième enfant de Ta Mok. Celui-ci, 82 ans, a rouvert les yeux mais n’a pas retrouvé la parole.

La famille de l’ancien commandant militaire khmer rouge relève qu’il n’a jamais reçu de rite bouddhique depuis le 6 mars 1999, date de son arrestation. “Nous avons prié intensément pour qu’il revienne vivre parmi nous”, commentait à son tour sa nièce Ven Dara, tout aussi convaincue que Preak Kin des bienfaits de la bénédiction des bonzes. Me Benson Samay refuse pour sa part d’établir un lien de cause à effet entre la célébration de la cérémonie et le fait que son client ait repris connaissance. “S’il a rouvert ses yeux ce n’est pas grâce aux prières de ses proches mais bien grâce aux efforts des médecins et aux médicaments onéreux qu’il a reçus. Qu’ils continuent à méditer pour le sauver mais s’il est sevré du traitement qu’on lui donne, survivra-t-il?”, réagissait hier l'avocat.

Lundi, la famille de Ta Mok a déposé auprès du gouvernement une demande pour qu’il soit transféré dans un hôpital thaïlandais où il avait par le passé déjà été traité. Aucune réponse de la part des autorités n’a été pour l’heure donnée à cette requête. Pour Me Benson Samay et Youk Chhang, directeur du Centre de documentation du Cambodge, la nécessité ne s’en ferait pas sentir.

Kong Sothanarith