Les prestations télévisées des chanteurs tarifées
18-07-2006
Cambodge Soir - Les chanteurs - célèbres ou débutants - ne pourront plus négocier comme ils l'entendent leur participation à un spectacle organisé par une chaîne de télévision. Récemment, l'Association des télévisions cambodgiennes, présidée par Mao Ayuth, également secrétaire d'Etat à l'Information, a fixé un barème pour le cachet des artistes. Par passage, un chanteur célèbre recevra 50 dollars, un artiste “moyennement” connu 40 dollars tandis que les débutants ou assimilés obtiendront 30 dollars.
Cette mesure ne vaut que pour les spectacles organisées par les chaînes elles-mêmes, les artistes restant libre de monnayer à leur convenance leur prestation pour un spectacle mis sur pied par un sponsor. “Les chaînes de télévision ne pouvaient plus répondre aux demandes des artistes”, justifie Mao Ayuth. Selon Kouch Khévin, responsable des divertissements pour la chaîne CTN, certains artistes demandent jusqu'à 100 dollars par prestation. Et pour lui, cette idée de prix fixe est une bonne chose, “car produire des émissions de télévision coûte cher”. “La télévision assure une bonne promotion aux chanteurs. Donc, ils doivent se montrer reconnaissants et ne pas demander de cachets trop élevés”, et remarque Kouch Khévin. Et les plus populaires des artistes venaient à déserter sa chaîne? “Pas de problème. Nous soutiendrons des chanteurs que le public ne connaît pas encore très bien”, ajoute-t-il.
Pour les mêmes raisons, Tit Thavrith, responsable des programmes à Bayon TV, est aussi favorable à cette mesure. “Les chanteurs tirent un grand profit de leurs prestations télévisées. Donc ils ne doivent pas penser qu'à l'argent. La production d'une émission de télévision demande de gros moyens et nous n'avons pas que les artistes à payer”, remarque Tit Thavrith.
Chhoun Sovanchhai, une chanteuse assez célèbre, n'est pas opposée à cette mesure. “Le plus important, quand on passe à la télévision, ce n'est pas l'argent que la chaîne nous remet mais qu'elle nous fasse connaître du grand public”, explique-t-elle. Mais Ieng Sithul, chanteur traditionnel célèbre et président de la toute nouvelle Association des artistes khmers, se montre plus réservé, alors que le Cambodge, note-t-il, vit dans une économie de libre marché.
Ung Chamrœun