Les sociétés malaisiennes à la recherche d'opportunités au Cambodge
21-07-2006
Cambodge Soir - Chercher des nouveaux marchés, trouver des partenaires, mieux connaître le potentiel économique et humain du pays, évaluer les risques des investissements, tel était le but de la visite dans le royaume d'une vingtaine de patrons d'entreprises malaisiennes, une délégation menée par Ahmad Husni Mohamad Hanadzlah, vice-ministre du Commerce international et de l'industrie.
Mardi, ces patrons ont rencontré des représentants des milieux d'affaires et commerciaux cambodgiens et certains d'entre eux n'ont pas caché qu'en raison d'un environnement juridique incertain, ils hésitaient à travailler au ou avec le Cambodge. “Les textes qui régissent les investissements étrangers changent sans arrêt. Nous avons peur de perdre nos capitaux”, a expliqué l'un d'entre eux. “La loi de 1994 sur les investissements n'a pas été retouchée, a répliqué aussitôt Sok Chanda, secrétaire général du Conseil du développement du Cambodge (CDC). Bien sûr, ce texte a été modifié par des amendements. Mais cela a toujours été fait pour le mettre en accord avec les demandes du secteur privé. Et puis, à chaque changement, nous en informons par avance nos partenaires des milieux d'affaires”.
Le patron de la compagnie Supperian, qui importe et commercialise une pièce destinée à réduire la consommation d'essence des moteurs à explosion, s'est demandé comment les compagnies cambodgiennes pouvaient inspirer confiance aux sociétés malaisiennes. “Il faut savoir bien se montrer sous son meilleur jour, comme une femme qui se maquille, pour accueillir des clients”, lui a répondu Sok Chanda. Cependant, Mong Reththy, qui dirigeait cette rencontre en l'absence de Kit Meng, le président de la Chambre de commerce cambodgienne, a souligné avoir eu de mauvaises expériences avec des partenaires malaisiens qui s'étaient présentés à lui. “En 1998, celui qui voulait investir avec moi dans une plantation de palmiers à huile m'a fait faux bond en raison, avait-il dit, de la crise économique asiatique. Et un autre qui devait mettre de l'argent dans un élevage de bœufs destinés à l'exportation m'a laissé tomber sans un mot d'explication”, a-t-il raconté.
Le vice-ministre malaisien est intervenu aussitôt pour défendre les hommes d'affaires de son pays, jugeant qu'il était normal qu'ils fassent preuve de prudence et abandonnent des projets si toutes les conditions pour leur réussite n'étaient pas réunies. L'an dernier, le Cambodge a importé pour une valeur d'une centaine de millions de dollars de marchandises de Malaisie, et exporté vers ce pays pour une valeur de 8 millions de dollars. Près de la moitié des exportations malaisiennes est constituée de produits textiles.
Ros Dina