Sam Rainsy ne dit pas non aux propositions d’alliance avec le Funcinpec
01-08-2006
Cambodge Soir - Sam Rainsy a déclaré hier ouvrir ses bras au prince Ranariddh et à sa proposition de reformer, pour la troisième fois, une alliance entre leurs deux partis. Pour l’heure, le président du PSR n’a reçu du prince aucune demande officielle. Cette offre a été rapportée par Aok Socheat, le conseiller de Norodom Ranariddh, suite à un entretien privé à Kuala Lumpur, en Malaisie, où se trouve actuellement le prince. “Nous ne disons pas non. Nous sommes prêts à considérer la possibilité d’une nouvelle Union des démocrates, celle des amoureux de la justice qui veulent lutter contre les dictateurs”, s’est réjoui hier Sam Rainsy, lors d’une conférence de presse donnée au siège de son parti.
Le leader de l’opposition parlementaire n’a pu s’empêcher néanmoins de commenter la crise que traverse actuellement la formation de Norodom Ranariddh. “Le Funcinpec est actuellement divisé en deux. Les dirigeants sont coupés de leurs militants de base, et plus précisément le prince Ranariddh, et ils se noient dans les conflits internes. Tandis que les membres de la base se sont déjà rapprochés du PSR sans attendre le feu vert de leur président”, a-t-il affirmé.
Selon Aok Socheat, le prince Ranariddh a recommandé à ses lieutenants, venus le retrouver à Kuala Lumpur pour faire une mise au point sur la crise qui secoue le parti, de s’unir à l’opposition. Il aurait ajouté espérer que la nouvelle formule de 50 + 1 retenue pour l’investiture du gouvernement ne vienne pas ébranler une nouvelle alliance entre les deux partis. Et le conseiller du prince de préciser que l’alliance serait ouverte à la participation d’autres “nationalistes”. “Nous devons engager le dialogue dans les semaines à venir, ou au cours des prochains mois, afin d’officialiser sur le papier cette union et étudier les problèmes qui sont survenus les fois précédentes et ont fait éclater l’alliance”, a annoncé Aok Socheat. Aux législatives de 1998 comme à celles de 2003, Funcinpec et PSR avaient constitué un front commun pour mettre les chances de leur côté face au PPC, qu’ils avaient d’ailleurs accusé de fraude électorale. Chacune de ces collaborations s’est achevée de la même manière, à savoir le choix du prince Ranariddh de finalement accepter la main que lui tendait le PPC pour rejoindre une coalition gouvernementale. Un scénario plus difficile à envisager pour le scrutin de 2008, si jamais le PPC remportait la majorité absolue des sièges, dorénavant suffisante pour gouverner.
Sam Rainsy dit vouloir tirer leçon des mésaventures passées. “Nous avons constaté que la promesse n’avait pas été tenue. Mais nous ne fermons pas la porte à ceux qui savent reconnaître leurs fautes et s’amender. Il n’est jamais trop tard. Je vais discuter de cette proposition avec le comité directeur de mon parti et nous déciderons ensemble de la voie à suivre afin d’accoucher d’une alliance qui soit vraiment solide”, a fait valoir Sam Rainsy.
Ce projet d’union n’effraie pas le PPC. “Nous ne les redoutons pas. Ils ont déjà créé, dissolu puis recréé plusieurs fois leur alliance. C’est une alliance fragile comme la glace!”, estime Heng Samrin, président de l’Assemblée nationale et président d’honneur du PPC.
KS