L’avocat des trois terroristes présumés réclame de nouveau leur procès en appel
04-08-2006
Cambodge Soir - Pour la troisième fois, l’avocat de trois terroristes présumés, condamnés le 29 décembre 2004 à une peine de prison à perpétuité pour avoir tenté d’organiser des attentats à la voiture piégée contre les ambassades britannique et américaine et soupçonnés de lien avec le réseau Jemaah Islamiya, a demandé par écrit jeudi à la présidente de la Cour d’appel que le dossier de ses clients soit à nouveau examiné.
“Les Thaïlandais Abdul Azi Haji Chiming, Muhammady Alaludin Mading et le Cambodgien musulman Sman Ismaël ont été condamnés par la cour municipale de Phnom Penh sans aucune preuve. Cela fait seize mois que ce dossier est arrivé à la Cour d’appel. Je vous prie de juger cette affaire, afin que la cour ne soit pas accusée de ne pas faire son travail et de ne pas respecter les droits des inculpés étrangers”, note Maître Kao Soupha dans un courrier adressé à la Cour d’appel et transmis en copie à l’ambassade de Thaïlande au Cambodge.
Les trois hommes ont été arrêtés en mai et juin 2003 et condamnés pour acte terroriste et tentative d’homicide volontaire avec préméditation, plus d’un an après. Le directeur égyptien de l’ancienne école coranique Um Al-Qura, située à trente kilomètres de Phnom Penh, a également été arrêté et inculpé au même moment pour des motifs identiques, mais a été acquitté faute de preuve. Trois autres personnes ont elles aussi écopé d’une peine d’emprisonnement à vie lors de ce procès, par contumace.
“Chaque jour mes clients se demandent quelle faute ils ont bien pu commettre. Ils ont proposé de convoquer le témoin à charge lors de la prochaine audience pour l’interroger à nouveau”, précise l’avocat. Plusieurs observateurs avaient souligné la minceur, voire l’incohérence, des déclarations de ce seul et unique témoin de l’accusation, qui avait affirmé avoir surpris une conversation en anglais au sujet d’un attentat avant de reconnaître qu’il ne parlait pas cette langue.
“Par ailleurs, l’un de mes clients souffre de diabète”, souligne également Me Kao Soupha, qui a rendu visite aux trois détenus hier, à la prison de la police judiciaire.
Par le passé, sur demande de l’ambassade de Thaïlande, le ministre de la Justice avait lui aussi écrit à la Cour d’appel afin que ce dossier soit rapidement réexaminé. La présidente de la Cour affirmait jeudi avoir transmis le dossier à un juge. Selon la procédure, ce n’est qu’après l’examen du dossier par ce dernier que la date du procès pourra être fixée.
Duong Sokha