Affaire Heng Poeuv - Sam Rainsy appelle ses militants à la réserve
29-08-2006
Cambodge Soir - Sam Rainsy, actuellement en tournée aux Etats-Unis où il rencontre ses sympathisants d'Outre-Atlantique, a appelé les militants du PSR de Floride et du Canada à prendre leurs distances avec l'affaire Heng Pœuv qu'il a qualifiée de “conflit interne au PPC”. Il demande à ses fidèles d'Outre-mer de porter leur attention sur la gestion du pays par le Premier ministre et de ne pas se laisser obnubiler par les déclarations de l'ancien commissaire municipal.
“Toute cette histoire n'est qu'un règlement de comptes entre malfaiteurs. Nous n'avons pas à nous en mêler”, a déclaré Sam Rainsy dont les propos ont été repris par Radio Free Asia. A peine arrivé aux Etats-Unis le 17 août pour assister au congrès PSR d'Outre-Atlantique, il a appelé les radios américaines en khmer à s'intéresser à toutes les évolutions de la vie politique cambodgienne au-delà de la seule affaire Heng Pœuv. “Le PSR ne fait que suivre le déroulement de ce dossier comme d'autres car il s'agit d'un problème interne au PPC : nous n'avons pas à mettre le nez dedans.”
Sam Rainsy appelle néanmoins les pays amis et les Nations unies qui veulent aider le Cambodge à vérifier les informations avancées par Heng Pœuv afin de comprendre la façon dont sont gérées les affaires dans le royaume, l'étendue du pouvoir mafieux, et les crimes qui y sont commis. “Quand nous parlons de ces crimes, ils s'accusent les uns les autres. C'est un règlement de comptes entre malfaiteurs”, a-t-il martelé.
Cet appel à la réserve n'a cependant pas été transmis aux militants PSR du royaume, précise Meng Rita, secrétaire général par intérim du parti. “Depuis le début nous refusons de nous ingérer dans cette histoire. Nous, nous savons déjà que Heng Pœuv est un criminel parmi tant d'autres dans ce pays”, a-t-il expliqué.
Selon Kéo Vanthan, chef adjoint d'Interpol au Cambodge, Heng Pœuv serait toujours à Singapour bien que son visa ait expiré la semaine dernière. Selon son avocat, l'ancien commissaire municipal cherche toujours à obtenir l'asile dans un pays tiers. La presse pro-gouvernementale s'interrogeait en tout cas dimanche sur le moment où le fugitif serait arrêté et rapatrié au Cambodge. A l'image des autres journaux de même tendance politique, le Rasmey Kampuchea estime que le pays qui accueillera Heng Pœuv “se rendra complice de crimes, encouragera le criminel et fera obstacle à l'action de la justice”.
Kong Sothanarith