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 CAMBODGE - NOUVEAU RÉGIME, VIEILLE CONNAISSANCE

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MessageSujet: CAMBODGE - NOUVEAU RÉGIME, VIEILLE CONNAISSANCE   CAMBODGE - NOUVEAU RÉGIME, VIEILLE CONNAISSANCE EmptyJeu 31 Aoû - 14:15

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CAMBODGE - NOUVEAU RÉGIME, VIEILLE CONNAISSANCE

Le gouvernement cambodgien restreint de plus en plus les libertés fondamentales. Son Premier ministre, Hun Sen, se tourne vers l’aide chinoise lorsqu’il se trouve trop critiqué par les Occidentaux, mais relâche quelque peu la pression dès l’approche d’une réunion de donateurs.

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[size=-1]Le Premier ministre cambodgien Hun Sen (c) reçoit son homologue chinois Zhu Ronji (g).
Phnom Penh, novembre 2002. © AFP[/size]

Les réunions des donateurs du gouvernement cambodgien sont un régulateur important du respect des droits humains dans ce pays : les autorités tolèrent plus de liberté d’expression un peu avant la tenue d’une de ces réunions, puis serrent la vis sitôt l’argent des donateurs encaissé. Les dix-huit derniers mois n’ont pas échappé à cette règle. Arrestation et torture de militants des droits humains et de syndicalistes, saisie de rapports d’ONG, menaces et autres interdictions de manifester se sont succédé tout au long de l’année 2005. Cette détérioration de la situation des droits humains a culminé en octobre 2005 avec une vague de répression qui a frappé quiconque avait eu l’idée de critiquer publiquement un accord frontalier passé avec le Vietnam, ancienne puissance occupante de 1979 à 1989.

Le tracé de la frontière entre les deux pays est un sujet sensible depuis des décennies. Le Premier ministre cambodgien, Hun Sen, a tenté de résoudre ce problème en signant le 10 octobre avec Hanoi un traité qui rétrocède au Vietnam une petite portion de territoire cambodgien. Connaissant le nationalisme khmer et sa propre réputation d’homme de pouvoir jadis mis en selle par les autorités d’occupation vietnamiennes, Hun Sen a lancé un avertissement dès la signature du traité : quiconque critiquera publiquement cet accord sera incarcéré. Il n’a pas tardé à mettre cette menace à exécution : le 10 octobre, Mom Sonando, patron d’une radio indépendante, était arrêté et accusé de diffamation après avoir diffusé une interview de Sean Pengse, président du Comité des Frontières du Cambodge, qui condamnait le traité. Le 11 octobre, quatre membres d’une organisation nommée Cambodia Watchdog Council publiaient un communiqué critiquant l’arrestation de Mom Sonando et qualifiant d’anticonstitutionnel le traité avec les Vietnamiens. Dès le 15 octobre, l’un des signataires, Rong Chhun, président de l’Association indépendante des Enseignants du Cambodge, était arrêté alors qu’il tentait de franchir la frontière thaïlandaise. Trois de ses cosignataires avaient pu fuir à l’étranger avant d’être arrêtés. Deux éminents défenseurs des droits humains, Kem Sokha [1] et Yeng Virak, ont encore été arrêtés le 31 décembre pour avoir, selon les autorités, diffamé le gouvernement.

LE « CADEAU » FAIT À WASHINGTON

Tous ces prisonniers d’opinion ont été libérés en janvier 2006, suite à de fortes pressions nationales et internationales. Le Premier ministre n’a pas pour autant retiré ses plaintes en diffamation et les poursuites ont été simplement suspendues… Rien ne garantit donc que les quatre hommes ne seront pas à nouveau arrêtés s’ils critiquent encore Hun Sen sur un point sensible. Cette libération a été présentée par le gouvernement comme un « cadeau » aux Etats-Unis à l’occasion de l’ouverture de leur nouvelle ambassade au Cambodge. Elle intervenait aussi quelques semaines avant le début d’une réunion avec les donateurs internationaux. Une aide de 601 millions de dollars a été décidée pour 2006 (contre 504 millions en 2005).

« La stratégie du Premier ministre consiste à instaurer un climat de peur chez tous les militants des droits humains, explique Rong Chhun. Il sait qu’il ne peut réprimer trop durement car il s’exposerait aux sanctions internationales, il distille donc la répression à petites doses, régulièrement, rappelant constamment qui est le maître ». À présent que la réunion des donateurs est passée, le Premier ministre ne se gène plus pour menacer les Cambodgiens qui le critiquent. Le 3 août dernier, le journal Cambodge Soir rapportait par exemple que le Premier ministre n’avait pas mâché ses mots en attaquant, sans le citer, Sok Hach, directeur de l’Institut économique du Cambodge et auteur d’un rapport très critique sur la corruption dans le pays. « Pour moi tu n’es qu’une espèce de ver, un idéologue, et il faut que tu t’arrêtes », a ainsi déclaré Hun Sen qui ose beaucoup moins protester lorsque ces remarques sur l’ampleur de la corruption émanent d’organisations comme la Banque mondiale. Début août, il menaçait par ailleurs d’arrêter ceux qui ont diffusé des tracts accusant le gouvernement d’être à l’origine du décès de Ta Mok, l’ancien dirigeant khmer rouge qui devait être jugé en 2007 (voir page 7).

« LA CHINE PARLE PEU MAIS AGIT BEAUCOUP »

Las des exigences des donateurs occidentaux en matière de lutte contre la corruption, Hun Sen peut se féliciter de ses relations avec la Chine. En avril, le Premier ministre chinois a promis à son homologue cambodgien l’équivalent de 600 millions de dollars sous forme d’aides et de prêts. Hun Sen a remercié Pékin de ne pas lier cette aide à la bonne gouvernance, soulignant que « la Chine parle peu mais agit beaucoup ». En soutenant financièrement son fidèle allié Hun Sen, la Chine accroît son influence en Asie du Sud-Est (notamment dans la question de Taiwan) tout en préservant ses intérêts économiques. « Certaines entreprises chinoises viennent au Cambodge et s’emparent à bas prix de nos ressources naturelles, elles ne respectent pas nos lois mais corrompent les autorités pour qu’elles ferment les yeux », dénonce un Cambodgien, militant des droits humains.

Le parti du Premier ministre, le PPC (Parti du Peuple cambodgien), contrôle une bonne partie des médias en langue khmère et met donc tout en oeuvre pour contrer un réveil des Cambodgiens face à tous ces abus de pouvoir. « Depuis 1970, le Cambodge a vécu dans la guerre, puis sous le régime khmer rouge, ensuite sous l’occupation vietnamienne, et depuis 1993 c’est un pays où l’on reprend d’une main les libertés qu’on accorde de l’autre, explique Kek Galabru, présidente de la Licadho [2] Beaucoup de Cambodgiens sont ignorants, l’enseignement ne leur ouvre pas vraiment l’esprit, il n’est même pas gratuit en raison de la corruption. Leur priorité est de remplir leur estomac le lendemain, et ce n’est jamais garanti vu la pauvreté du pays. Les Cambodgiens ont peur de la répression ».

S.G.


Dernière modification le : 31 août 2006


Notes
[1] Voir son interview dans le Libertés ! 423 d’avril 2006.

[2] Ligue cambodgienne de Défense des Droits de l’Homme, http://www.licadho.org
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