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Cambodge : Le Lotus enchanté – Cambodge terre de sérénité La ballade en ce chaud matin de janvier est délicieuse, la campagne cambodgienne se réveille et s’active ; Les vélos, charrettes et autres tuk tuk encombrent dans un joyeux brouhaha la chaussée. Les rizières sont d’or sous le soleil, les grosses grappes pendent sous le poids des grains gonflés et mures.
Dans les champs, un peu partout, s’organise la récolte. Les femmes avancent côte à côte, coupant manuellement la plante, confectionnant au fur et à mesure de petites bottes compactes, le battage des gerbes est lui, automatisé ; la paille sortant d’un côté les grains de l’autre, de grands sacs de jute clair bien gonflés sont posés en bordure du terrain. Toute la famille participe, les enfants chahutent et rient à gorge déployée, les buffles d’eau qui sont moins sollicités à ce moment de la récolte profitent d’un bain de boue fraîche, ou se laissent soulager de leurs parasites par des pics bœufs assidus. A l’ombre d’un grand arbre, les travailleurs se régalent d’un bol de soupe et d’une galette de riz avant de reprendre de plus belle leur activité bucolique. Nous repartons bientôt vers le temple de Koh Ker éloigné d’une centaine de kilomètres de Siem Reap.
Les paysages sont tellement beaux dans la lumière de ce début de matinée que l’on oublie le but de notre promenade pour de nouveau nous arrêter au bord d’une mare couverte de nénuphars roses. Les pétales ont gardé en leur cœur d’imperceptible gouttes de rosée, une armée de canards patauge sur cette eau devenue presque solide tant les plantes y sont nombreuses et la danse des libellules transparentes idéalise le tableau.
La forêt enveloppait de sombre les pierres moussues et les colonnes couchées. Le silence, interrompu parfois par un cri strident d’oiseau, avait depuis longtemps pris possession des lieux. Nous étions seuls sur le site de Pre Rup, face aux siècles et face à l’histoire. Il y a bien longtemps la Cour et ses fastes faisaient retentir la forêt de mille bruits, des processions d’éléphants foulaient de leur pas lourd ces pavés aujourd’hui presque enfouis sous la végétation tropicale puis les envahisseurs se sont succédés chacun dégradant un peu plus les somptueux édifices, emportant les richesses et les sourires des statues, violant la sérénité des temples et la paix des lieux. La pénombre gagnait doucement l’intérieur des coursives, et de fines gouttes de pluie, crépitaient sur le feuillage des grands arbres, nos cheveux collaient sur le visage et la chaleur humide de l’orage devenait étouffante. Ces ruines étaient émouvantes, résistant désespérément à l’assaut inéluctable de la nature qui peu à peu les dévorait. Somptueuses constructions d’une civilisation raffinée, vestiges d’un autre temps noyés dans l’enfer vert de la jungle, une étonnante impression, à la fois de paix et d’angoisse nous imprégnait tour à tour.
La forêt tropicale est encore omniprésente lorsque nous atteignons le site de Beng Mealea plusieurs colonnes se dressent sous la verdure, petites fenêtre de pierre donnant sur de longs couloirs sombres, statues décapitées victimes des pillards. C’est ici que Jean Jacques Annaud a choisi de tourner les plus beaux passages de son film « Deux frères ». Au cœur de la jungle cambodgienne un couple de tigres a mis au monde ses deux petits dans le secret des vieux murs. Lorsque l’on a vu le film et que l’on se retrouve plonger dans l’ambiance mystique du vieux temple on a l’impression que subitement les magnifiques fauves vont apparaître. Ne serait ce pas un rugissement qui résonne dans les ruines ? Une ombre se faufile, un buisson frissonne, le soleil filtre au travers des frondaisons des arbres séculaires, le temple vit, murmure. Nous y sommes ; plongés des centaines d’années en arrière, à l’époque où la jungle était encore sauvage, où les hommes l’étaient déjà autant. .. Si vous n’avez pas vu ce film avant de partir au Cambodge vous le regarderez dès votre retour.
Nous étions surpris ce matin de l’agitation qui régnait en arrivant près du temple Bayon. Les touristes étaient là et c’était la première fois depuis le début du voyage. Nous avions un peu l’impression d’être seuls à avoir choisi le Cambodge pour ces vacances de Noël tant nos promenades étaient authentiques et paisibles. Mais subitement voilà des voitures, des piétons, des klaxons, des groupes de Japonais et de Coréens suivant, très disciplinés, le petit drapeau blanc ou rouge brandit par leurs guides. Nous n’imaginions pas que cela soit possible ici. La bonne nouvelle c’est que nous irons jusqu’au temple sur le dos d’un superbe éléphant, jolie promenade en bordure de forêt où s’ébattent des singes blonds.
Puis nous arrivons en face d’une grande allée bordée à droite de démons, à gauche par des bons génies. Ces regards de pierre sont énigmatiques les uns menaçants les autres souriants en avançant lentement près d’eux on ne s’aperçoit pas que déjà, tout près, se dresse le temple dans toute sa splendeur. Moins détruit que beaucoup d’autres il a gardé intacts ses tours et ses couloirs, ses sculptures et ses statues. De somptueux bas reliefs racontent la vie et la guerre au temps du Roi Jayavarman VII Sculptures saisissantes de réalisme, le granit semble avoir obéit à la main de l’homme qui y a gravé, à son gré, une danse, un sourire, un galop de chevaux…
Les mille tours du temple se détachent délicieusement sur un ciel bleu intense, chacune se terminant par quatre énormes visages sculptés dans la pierre. Visages énigmatiques aux yeux baissés, ébauche d’un sourire, ils posent sur le Monde un regard indulgent et paisible. Une grande sérénité émane de ces statues ; on oublie pour un temps la famille de Japonais qui se succède devant un bas relief particulièrement détaillé pour se faire prendre en photo ainsi que le petit drapeau du guide Coréen qui est arrivé, lui aussi, jusqu’ici, pour se laisser kidnapper par ces regards et ces sourires figés dans la pierre depuis des siècles.
Comme tous les circuits le notre s’achevait par les joyaux des temples cambodgiens ANKOR WAT le temple qui pendant très longtemps, a lui seul, a attiré les voyageurs du monde entier au Cambodge. Personne ne peut rester insensible à la magie de l’univers minéral et végétal d’Angkor où les vestiges d’une civilisation disparue sont enchâssés dans une forêt encore sauvage. Vestige d’un empire homérique, peuplé de centaines de milliers d’habitants, nourris par d’immenses rizières, irriguées par les eaux providentielles du Mékong ; toutes les constructions étaient pensées par rapport au grand fleuve. Les envahisseurs Siamois et Cham eurent raison de cet immense empire qu’ils n’arrivèrent pourtant jamais à égaler.
L’image générale du temple est majestueuse, les murs d’enceinte, les portes et les tours se reflètent dans un bassin limpide ; une chaussée en grés de 220 m ornée de balustrades en forme de Nâga, le serpent mythique, mène au bâtiment principal. Chaque promenade est un enchantement que l’on aborde de l’Ouest ou de l’Est les galeries couvertes de fresques saisissantes d’authenticité et de détails. Les porches sont surmontés de sculptures d’apsaras - danseuses célestes qui venaient chercher les héros morts au combats - des combats justement il y en a de magnifiques sculptures où l’on discerne jusqu’aux muscles des hommes et des bêtes dans l’effort de l’assaut, les profils des guerriers, les crinières des chevaux, les combats d’éléphants. Ici la main de l’homme a fait jaillir du granit le mouvement et la vie, les sourires et les regards sont réellement incomparables. Multitude de corridors et d’étages, cours intérieures à l’air libre au pied des tours ou nous sommes aveuglés par un ciel éclatant de lumière et puis à nouveau nous retrouvons l’ombre et la fraîcheur des galeries ou peintures et sculptures se disputent le moindre pan de mur. Cela peut durer des heures , des jours même puisque certains voyages prévoient deux ou trois jours pour découvrir tous les trésors d’Ankor Wat ; Aux heures de visites traditionnelles la foule des touristes de toutes nationalités ; casquettes voyantes , vêtements fluos, flashs dérangeants gâche vraiment la magie des lieux . Il faut y venir le matin tôt et le soir à la tombée de la nuit là ou les odeurs et les sons prennent toute leur mesure.
Lorsque la chaleur du jour fut enfin absorbée par la terre, que les ombres s’allongèrent sur le sol, nous sommes montés, à dos d’éléphant, sur la colline du Bakeng afin d’admirer la chute du soleil sur la forêt et le temple d’ANGKOR. Douce promenade silencieuse rythmée par le déhanchement régulier de notre monture. Peu à peu nous découvrons le haut des tours puis le dessin complet du temple, noyé dans la jungle sur un ciel rougissant puis rose et presque violet, la lune n’a pas attendu pour paraître, ils furent deux pendant plusieurs minutes à veiller sur le vieux temple avant que la nuit profonde ne l’absorbe complètement. La descente plus aisée peut se faire à pieds, nous restions émus du spectacle tout simple et pourtant si profond qui se renouvelle chaque jour depuis des siècles sur les pierres d’Ankor Wat. La douceur de la nuit n’était troublée que par le bourdonnement des insectes nocturnes.
Une phrase de Loup Durand Jarai revint à ma mémoire « il n’y a rien au monde comme Angkor ; les monuments grecs et les cathédrales parlent à l’intelligence, Angkor touche ta peau et ton sang, Angkor se respire autant qu’il se voit ».
S’il y avait des mots pour qualifier le Cambodge ce serait, « douceur et sérénité ». Cela peut paraître surprenant face aux drames, pas si lointains, qui ont jalonné son histoire mais les cambodgiens ont une joie de vivre, un sourire, une douceur, une philosophie de courage et de paix qu’ils ont certainement gagnés par leurs souffrances et leurs déchirures, cela en fait des hommes et des femmes d’exception que l’on est fiers d’avoir rencontrés un jour…
Martine Demezuck
INFOS PLUS : La meilleure saison pour aller au Cambodge est une fois encore inversée avec nos vacances scolaires c’est bien sûr notre hiver - de Novembre à mars –
A partir d’avril c’est la mousson d’Asie et surtout les très grosses chaleurs 35 à 40 °
Le visa se fait très rapidement et tout simplement à la frontière plus besoin de perdre une demie journée entière au consulat.
Le prise d’un anti paludéen est conseillée si vous allez visiter des temples en jungle (presque inévitable) le Malarone est un des plus chers mais ne se prend que pendant la durée du séjour.
Le Cambodge et surtout la région de SIEM REAP et la capitale PHNOM PENH sont dotés de très nombreux et très beaux hôtels. Je vais vous faire partager les émotions délicieuses d’un séjour à
L’ANGKOR VILLAGE RESORT A SIEM REAPUn séjour de rêve et d’émotions que l’on souhaite conseiller à tous ses amis.
Dissimulé dans un parc de verdure et d’eau, l’hôtel presque exclusivement en bois et tourné vers l’extérieur dispose de nombreuses chambres nichées dans un parc jardin plein de fleurs tropicales. Des fontaines et pièces d’eau rafraîchissent l’atmosphère. La piscine elle aussi est extraordinaire , elle serpente dans le jardin passant devant les bungalows et laissant croire ainsi à chaque hôte qu’il profite d’une piscine privée juste devant la terrasse de sa chambre, superbe parasol et chaises longues en bois et lin écru complètent le tableau.
La chambre nous transporte dans l’Indochine des années 50. Murs blancs et grand lit sombre, haut meuble chinois cachant le bar et la penderie literie claire et salle de bain sublime.
Le petit déjeuner se prend sur la terrasse près de la mare aux lotus et nénuphars, et pour le cocktail du soir le bar nous comble aussi ; charmantes hôtesses en robes traditionnelles chatoyantes, coussins soyeux, bougies et toujours le jardin la senteur des frangipaniers et les bruits de la nuit.
Que rajouter à tout cela ? l’accueil est charmant, attentionné, la cuisine presque exclusivement asiatique est d’une finesse et d’une originalité inégalées, citronnelles, menthe, les mille épices du continent se partagent votre assiette ; c’est ici que j’ai dégusté les meilleurs rouleaux de printemps et nems de mon existence !! cela ne s’oublie pas !. Un spa est également à votre disposition et une jolie boutique où les plus beaux objets de l’art Khmer ont été réunis.
Les tours opérateurs qui proposent le Cambodge pour des séjours de plus en plus longs sans le reléguer à la place d’option complémentaire de 2 jours à la suite d’un Voyage au Laos au Vietnam ou en Thaïlande sont maintenant nombreux, parmi les meilleurs je retiendrai KUONI, YOKETAI , ASIA, JET TOURS, VISITEURS EN ASIE,
revendus par les agences PROTRAVEL et CARLSON WAGONLIT
Mais aussi l’indépendant Voyageurs du Monde….
Août 2006
N° 84
© Photos et texte Martine Demezuck.
Tous droits de reproduction réservés
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