Thaïlande - Cambodge Rang: Administrateur
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| Sujet: Thaïlande : des bombes comme s’il en pleuvait Mar 5 Sep - 9:26 | |
| Thaïlande : des bombes comme s’il en pleuvait Le 05/09/2006 à 7 h 00 - par Skander Houidi Une vague d’attentats secoue le sud de la Thaïlande, région à majorité musulmane, alors que le pays est fragilisé par une crise politique qui fait suite à l’annulation du scrutin législatif du 2 avril. Le sud de la Thaïlande, ancien repère des baroudeurs en tout genre, est en passe de devenir l’un des coins les plus chauds de la planète. Qu’on en juge par la chronologie des attentats qui se multiplient dans les provinces du sud, à majorité musulmane, de Yala et Narathiwat depuis cet été : le 15 juin, 46 bureaux de la police et du gouvernement et des commerces sont la cible d’attentats, le 2 août, c’est le feu d’artifice, avec une centaine de déflagrations et d’incendies volontaires, enfin, le 31 août, des bombes artisanales de faible puissance explosent dans une vingtaine de banques. Il ne se passe pratiquement plus un jour sans que cette actualité macabre se rappelle à notre souvenir. En octobre 2004, le massacre de Tak Bai (une manifestation durement réprimée par Bangkok qui laissera plus de 80 musulmans sur le carreau) avait relancé le cycle des violences interreligieuses (entre bouddhistes et musulmans) et séparatistes, faisant depuis quelques 1300 morts (l’ancien sultanat malais de Patani, rattaché au Siam en 1909, est en proie à des revendications séparatistes depuis les années 70). Cette flambée de violence intervient au plus mauvais moment. En pleine crise institutionnelle depuis l’invalidation des résultats du scrutin législatif du 2 avril (pour fraude électorale), la récente tentative présumée d’attentat contre le Premier ministre sortant, Thaksin Shinawatra (une voiture piégée remplie de 2 kg de TNT, retrouvée à deux pas de sa résidence), a semé le trouble dans le pays. La presse locale se dit troublée par la concomitance de l’évènement avec l’ouverture officielle de la campagne pour les législatives du 15 octobre prochain et évoque, à demi-mots, la possibilité d’une machination : la mise en cause d’un complot au sein de l’armée visant à s’emparer du pouvoir par la force, pour permettre au Premier ministre de rallier les sympathisants de son parti, le Thai rak Thai, et une frange de l’opinion. Mais la marge de manœuvre de « Thaksinator », surnommé ainsi en référence à sa gestion « à poigne » des problèmes confessionnels, est étroite. Accusé d’affairisme et d’abus de pouvoir, l’homme fort de Bangkok avait du subir une mise au vert temporaire, suite à la pression de l’opposition et de la rue. A force de manigances, celle-ci pourrait bien s’avérer définitive. | |
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