Cambodge Soir - Le DEF, le Département de l’emploi francophone, a été inauguré officiellement mardi à l’hôtel Cambodiana en présence de membres du gourvernement, de représentants officiels de la francophonie et de la chambre de commerce franco-cambodgienne. Cette structure unique au Cambodge entièrement dédiée à l’emploi est le fruit de la collaboration entre l’Agence universitaire de la francophonie, l’Agence intergouvernementale de la Francophonie et la Chambre de commerce franco-cambodgienne avec pour mission de faciliter le travail des employeurs dans le recrutement du personnel qualifié.
Le DEF s’inscrit donc dans la lignée des agences françaises pour la recherche d’emploi. “Les trois lettres DEF m’ont immédiatement fait penser à l’ANPE en France. C’est un endroit incontournable où tout le monde se rencontre et se réunit pour trouver un emploi adapté à ses compétences”, raconte Long Simon, le sous-secrétaire d’Etat au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Ce DEF Cambodge n’existerait pas sans la réussite confirmée de ses deux prédécesseurs au Viêt-nam, créés en 1996 à Hô Chi Minh-Ville puis à Hanoï en 2000. Les trois DEF partagent d’ailleurs le même site internet (http://def.auf.org ), même si les annonces cambodgiennes ne sont pas encore en ligne.
“Cela fait longtemps que le projet était sur le feu, mais il y a eu certaines lenteurs administratives. On voulait être sûr que le marché du travail cambodgien se prêtait à ce genre d’initiative. C’est un essai qui a toutes les chances de devenir un appui concret pour l’emploi local”, explique Ratana Phurik-Callebaut, directrice de la chambre de commerce franco-cambodgienne. Installé dans les locaux de la Chambre de commerce(1), le responsable du DEF Prach Minea organise également des ateliers de l’emploi, du lundi au vendredi de 8h à midi, où il informe, conseille et accompagne les jeunes.
En valorisant les jeunes qui ont choisi le français, le département agit dans l’intérêt des quelque 70 entreprises françaises implantées au Cambodge, et vise plus généralement à dynamiser le marché de l’emploi. Car si l’anglais domine le marché du travail y compris au sein des entreprises francophones, “le français reste un plus”, explique Ratana Phurik-Callebaut. C’est pour cette raison que depuis le mois de mai Prach Minea, le responsable du DEF, frappe à la porte des principales entreprises francophones implantées au Cambodge : “Je présente l’activité du DEF au sein des sociétés et des ONG, et je ferai bientôt le tour des universités. Je les informe de notre recherche de candidats qualifiés. J’ai déjà recueilli depuis la mi-mai plus de trente postes à pourvoir dans le commercial et le technique, deux secteurs qui marchent fort”.
Prach Minea dit avoir reçu pour l’heure beaucoup plus de demandes que d’offres, alors que par le passé, certaines entreprises comme Komin khmer, qui ont des besoins réguliers en main d’œuvre qualifiée francophone, se heurtaient précisément au manque de candidatures correspondant au profil des postes à pouvoir. C’est donc tout le défi du DEF de mettre en contact entreprises et demandeurs d’emploi afin de faire en sorte que la demande et l’offre entrent en adéquation.
Gwenola Froment
(1) Bureau 13 de la Chambre de commerce franco-cambodgienne, rez-de-chaussée de l’hôtel Cambodiana
Sujet: Cambodge - Francophonie - Lancement d'une agence de l'emploi 