Les militaires au pouvoir en Thaïlande ont déclenché une purge parmi les fidèles du premier ministre renversé Thaksin et ont annoncé la création d'une commission anti-corruption. Une centaine d'étudiants ont manifesté contre le coup d'Etat.
La junte a commencé à désarmer des milliers de gardes forestiers en possession de fusils dans les parcs nationaux du pays. Ces gardes travaillaient sous la direction d'un des quatre responsables de l'ancien gouvernement arrêtés lors du putsch.
Par ailleurs, les putschistes ont nommé le chef de la sécurité de l'armée à la tête des services de renseignements et ont limogé trois autres hauts fonctionnaires, dont les numéros deux et trois de la police nationale.
Ils ont également menacé de fermer les médias qui violeraient de nouvelles réglementations, y compris l'interdiction d'appels d'auditeurs à la radio et des restrictions sur les messages via les sites web et les SMS envoyés par le public aux chaînes de télévision.
Les putschistes ont par ailleurs désigné une commission de neuf personnes chargée d'enquêter sur les pratiques de corruption présumées, notamment du temps de de premier ministre déchu. Ce dernier ne sera toutefois pas la seule cible des investigations de la commission.
Le leader du putsch, le général Sonthi Boonyaratglin, a été officiellement investi lors d'une cérémonie conformément à un décret royal.
En dépit de l'interdiction de tout rassemblement, une centaine d'étudiants se sont retrouvés vendredi devant un grand centre commercial de Bangkok pour dénoncer le putsch. Ils ont brandi des pancartes "Non au coup d'Etat, Non à Thaksin" pour bien montrer que leur opposition aux militaires ne signifiait pas qu'ils apportaient leur caution au premier ministre renversé.
AFP