Des sauveteurs thaïlandais fouillaient lacs et mangroves mardi, neuf jours après les raz-de-marée qui ont dévasté le Sud de la Thaïlande, où le secrétaire d'Etat américain Colin Powell est venu exprimer la solidarité de Washington.
• Saeed Khan (AFP/AFP - mardi 4 janvier 2005, 8h22)
mardi 4 janvier 2005, 8h22
Thaïlande: les sauveteurs fouillent des lacs, Powell solidaire des victimes
BAAN NAM KHEM (AFP) - Des sauveteurs thaïlandais fouillaient lacs et mangroves mardi, neuf jours après les raz-de-marée qui ont dévasté le Sud de la Thaïlande, où le secrétaire d'Etat américain Colin Powell est venu exprimer la solidarité de Washington.
A Bangkok, où il a entamé une tournée de plusieurs pays sinistrés par cette catastrophe sans précédent, M. Powell est aussi convenu d'une coopération avec la Thaïlande sur un système d'alerte mais a expliqué que Washington n'était pas favorable à un plan Marshall pour l'Asie.
"Nous sommes à vos côtés alors que vous faites face à cette crise", a dit M. Powell lors d'une conférence de presse suivant un entretien avec le Premier ministre Thaksin Shinawatra.
"Les effets du tsunami sont une tragédie pour le monde entier", a-t-il ajouté, promettant un soutien continu sur les plans financier et militaire des Etats-Unis.
Washington a engagé 350 millions de dollars et M. Powell a précisé lundi soir, à son arrivée en Thaïlande, qu'il n'était pas porteur d'une annonce d'une hausse de cette aide, mais que les Etats-Unis pourraient ultérieurement réévaluer les besoins.
M. Powell, accompagné de Jeb Bush, frère du président américain George W. Bush et gouverneur de Floride --un Etat souvent frappé par les typhons-- a estimé que le système d'alerte pourrait se baser sur les dispositifs déjà mis en place pour les typhons. Le défi est de savoir "comment utiliser et élargir les systèmes de transmission existants".
Le secrétaire d'Etat, qui est accompagné de responsables de l'Agence pour le développement international, doit évaluer les besoins et permettre une meilleure distribution de l'aide qui a afflué du monde entier pour la région.
Il devait se rendre en milieu de journée dans la station balnéaire de Phuket, dans le sud, très éprouvée par les raz-de-marée qui ont fait au total près de 5.200 morts en Thaïlande le 26 décembre.
M. Powell devait partir dans l'après-midi pour l'Indonésie, où il participera à une conférence internationale parrainée par l'Asean --l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est-- puis ira au Sri Lanka.
En Thaïlande, le bilan des disparus est resté stable mardi à 3.810 personnes et M. Thaksin a déclaré que les recherches se poursuivaient, de nombreux corps pouvant se trouver ensevelis dans la boue des mangroves.
Les recherches ont en revanche été arrêtées dans l'île de Phuket et devaient s'achever mardi dans celle de Phi Phi, a indiqué le quotidien Nation.
Ces deux hauts lieux du tourisme en Thaïlande ont particulièrement souffert, de même que la province de Phang Nga.
Les recherches se concentraient sur le gros village de pêche de Baan Nam Khem, où plusieurs milliers de personnes manquent, de Khao Lak, et de l'île de Koh Khao.
Ces trois zones sont situées dans la province de Phang Nga, de loin la plus sinistrée avec 4.077 morts confirmés --dont 2.213 étrangers--, soit les quatre cinquièmes des tués de toute la Thaïlande.
Le vice-ministre de l'Intérieur, Sutham Saengprathum, a déclaré que les bagages abandonnés dans les hôtels étaient fouillés pour tenter d'obtenir plus d'informations sur les personnes portées manquantes.
Il a espéré que les recherches de cadavres seraient achevées avant la fin de la semaine.
A Khao Lak, de gros engins déblayaient des montagnes de gravats de ferraille, de pierre, de troncs d'arbres et de cabanes.
Les lignes d'électricité et de téléphone étaient en cours de réinstallation dans la localité désertée par ses habitants.
Au nord, à Baan Nam Khem, les sauveteurs tentaient d'assécher un lac de 3.000 mètres carrés, une tâche qui pourrait prendre trois à quatre jours.
"On va continuer à pomper aujourd'hui, ensuite on utilisera les grues et les excavatrices pour trouver les corps", a dit l'un d'eux, Wittaya Sawangnetre.
"Pour l'instant nous n'avons retrouvé que quelques corps qui flottaient à la surface", ajoute-t-il, "les villageois pensent qu'il y a beaucoup de corps sous l'eau".