07 Janvier, anniversaire controversé

L’anniversaire du 07 Janvier 1979, décrété fête nationale par l’ex-gouvernement bicéphale Ranariddh-Hun Sen, est très controversé chez les Cambodgiens. Les pro-CPP considèrent cette date comme une commémoration de la libération du peuple cambodgien du régime de génocide de Pol Pot et la victoire du parti communiste cambodgien pro-vietnamien sur le parti communiste pro-chinois (polpotiste-maoïste). Les nationalistes khmers de toutes tendances sont hostiles à cette commémoration, parce qu’à leurs yeux, l’effondrement du régime des Khmers rouges face au rouleau compresseur des Bô Dôi viêtnamiens en 1979, marqua le début de l’occupation et de la colonisation du Cambodge par le Viêtnam communiste sous le couvert du front uni national de salut du Kampuchea (FUNSK) mis en place pour les besoins de la cause viêtnamienne par les Pen Sovann-Heng Samrin-Chea Sim-Hun Sen. Un quart de siècle après cette date, la ligne de partage entre les 2 thèses reste toujours en vigueur dans la population, en dépit de la recomposition du paysage politique.
Le parti de Sam Rainsy dont le Chef amorce par de nombreuses déclarations,un virage inattendu, a laissé entendre qu’il est prêt à prendre la place du parti monarchiste en 2008 au sein du futur gouvernement dirigé par Hun Sen. Les prémices en sont nombreuses. Vote du budget par les élus samrainsysistes. Absence de SR à la manifestation contre le péage de la nationale 4, à l’expulsion des bonzes de la pagode d’Onnalom. Plus de déclarations enflammées de SR à chaque décision autoritaire ou partisane du gouvernement. Par contre, des prises de positions apaisantes du PSR sur de nombreux sujets litigieux, sont notées. On constate aussi dans l’opinion publique la baisse des soutiens à SR depuis son exposé favorable à Hun Sen dans l’audience du Roi Sihamoni à lui accordée le 30 Décembre 04. Par contre, la popularité de Kem Sokha, président du centre d’action démocratique et leader de l’opposition non parlementaire, monte en flèche, inversement proportionnelle à celle du prince Ranariddh. Tout se passe comme si le PM Hun Sen sert de baromètre pour la mesure de l’opinion publique cambodgienne. Ceux qui se rapprochent de HS voient leur popularité baisser et ceux qui critiquent le PM, voient la leur monter.