Un film de sensibilisation projeté au terminal international

Un film de sensibilisation projeté au terminal international de Phnom Penh

Au terminal international de l'aéroport de Phnom Penh, à l'endroit où les visiteurs s'apprêtent à franchir les portiques de la douane, un téléviseur fixé au mur diffuse en boucle depuis le 20 janvier une vidéo. Des images d'Angkor, de Phnom Penh, de sourires khmers. Un message: bienvenue au Cambodge. Et puis le film prend une teinte bleutée: on aperçoit la silhouette d'un homme visiblement accompagné d'une très jeune personne entrer dans un hôtel. Suit un plan sur des gens composant un numéro de téléphone. La porte de la chambre d'hôtel s'ouvre alors sur un policier. Message (en cinq langues) : "Si vous abusez d'un enfant, vous allez ruiner sa vie. Mais vous ruinerez aussi la vôtre", a cité Cambodge Soir.

Ce film, qui vise à prévenir dès leur arrivée sur le territoire les éventuels touristes pédophiles des sanctions qu'ils encourent, a été réalisé à l'initiative d'Aidé Tous (Association internationale pour le développement, le tourisme et la santé). Cette opération comprend, en plus du film, la diffusion de milliers de prospectus dans les hôtels et pensions du pays, et a été financé à hauteur de 20 000 dollars par la coopération japonaise et l'ambassade d'Australie.

L'ONG avait effectué il y a deux ans une enquête sur le profil des délinquants sexuels ayant des relations avec des mineurs, un travail qui est venu nourrir ce film. "Nous nous intéressons à la demande en matière de commerce sexuel, sachant que tant que celle-ci sera importante, l"offre' se maintiendra, pour des raisons qui tiennent aux structures économiques des pays touchés", explique Frédéric Thomas, un des responsables d'Aidé Tous.

Mais un tel rappel de la règle dès le premier contact avec le pays est une première dans la région. Les ministères du Tourisme et de l'Intérieur ont donné leur aval à la diffusion de ce film jusqu'en mars dans les aéroports de Phnom Penh et Siemreap. Le ministre du Tourisme Lay Prohas déclare que ce soutien se justifie par "la vocation du Cambodge à être un lieu de tourisme culturel et naturel, et pas de tourisme sexuel", alors que, selon les chiffres officiels, le pays a en 2004 franchi le cap du million de visiteurs annuel