Chronique Asie du 28/06/2005
France-Thaïlande, un partenariat réussi
La visite du vice-premier ministre thaïlandais en France devait porter sur l’aide aux victimes du tsunami du 26 décembre, une catastrophe dont le bilan dépasse les 220 000 morts. La France avait pris des mesures pour aider le gouvernement de Bangkok dès le lendemain du séisme. Une aide importante avait été acheminée vers les îles les plus touchées pour financer des projets de reconstruction notamment dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie. Mais cet effort n’a pas suffi. De nouvelles actions doivent être entreprises pour soutenir la Thaïlande où , six mois après le tsunami, l’abattement succède à l’espoir.
Même si son aide publique est relativement modeste, comparée à celle des autres pays européens, la France est en tête en ce qui concerne l’aide privée : au total, les Français ont versé 250 millions d’euros aux ONG dont plus de 100 millions à la Croix Rouge. Certes, les belles plages des îles comme Khao Lak ou Phuket, pleines de touristes le 25 décembre, restent désespérément vides. Mais il y a déjà des réalisations concrètes à montrer comme la réhabilitation des hôtels ou l’assainissement de l’eau sans oublier l’assistance médicale aux populations sinistrées.
Comme la Thaïlande est aujourd’hui l’un des partenaires politiques majeurs de la France en Asie du Sud-est, grâce notamment au plan d’action conjoint destiné à renforcer l’ensemble des relations bilatérales signé en 2004, cette visite a une portée beaucoup plus large : en effet, lors de ses rencontres à Paris, le vice-premier ministre thaïlandais abordera d’autres sujets d’ intérêt commun comme la réforme des Nations Unies, la lutte contre le terrorisme international, la situation régionale en Asie du Sud-est et, en particulier, le développement du Grand Mékong, un projet économique partagé par cinq pays riverains du grand fleuve et dans lequel la Thaïlande joue un rôle prépondérant.
Ce partenaire incontournable en Asie du Sud-est est aujourd’hui fragilisé par les scandales de corruption au sein du gouvernement et par l’instabilité dans le Sud musulman où 10 personnes ont été décapitées ces jours ci. L’escalade de la violence et la multiplication des cas de décapitation ont transformé les trois grandes provinces du Sud en une poudrière.
Après une période d’euphorie où tout semblait sourire au Premier ministre Thaksin Shinawatra, la Thaïlande est entrée dans une zone de turbulence porteuse de menaces pour sa stabilité. La crise actuelle freine les projets ambitieux de son gouvernement et porte un mauvais coup à l’image internationale du royaume.
Any Bourrier
Article publié le 28/06/2005
Dernière mise à jour le 28/06/2005 à 08:27