Le Cambodge accueille son nouveau roi

Le Cambodge accueille son nouveau roi

PHNOM PENH (AFP - 09:03) - Des milliers de Cambodgiens se préparaient à accueillir mercredi à Phnom Penh leur nouveau roi après plus de soixante ans de règne de Norodom Sihanouk.

Le Conseil du trône a élu jeudi dernier le prince Norodom Sihamoni, un des fils de Sihanouk, une semaine après l'abdication surprise du souverain.

La plupart des Cambodgiens ne découvriront le visage du roi Sihamoni, ancien ambassadeur du Cambodge à l'Unesco et qui n'a quasiment pas vécu au Cambodge, qu'à sa descente de l'avion qui doit le ramener de Pékin avec son père.

Ils étaient attendus à 15H45 (08H45 GMT) pour une cérémonie d'accueil en grande pompe en présence de quelque 80.000 écoliers agitant des drapeaux, de responsables gouvernementaux et militaires et de diplomates.

De l'aéroport, le roi, sa mère, l'ex reine Monineath, et Norodom Sihanouk devaient gagner en voiture le palais royal sur les bords de la Tonle Sap.

De grands portraits du roi Sihamoni, 51 ans, qui a passé la plupart de sa vie à l'étranger où il a été danseur avant d'être diplomate, ornent les rues de Phnom Penh où sont également prévues des danses et autres festivités.

Sihamoni, célibataire au crâne rasé, était réticent à accepter son nouveau rôle, même si celui-ci est largement symbolique. Il a déjà promis de rester à l'écart de la scène politique compliquée et divisée du Cambodge sur laquelle son père, qui aura 82 ans ce mois-ci, représentait une force stabilisatrice.

Sihanouk a déclaré qu'il ferait l'éducation de son fils dans ses fonctions royales et devrait continuer à avoir un oeil critique sur le gouvernement, en dépit de son projet de retraite dans son palais de Siem Reap, près des célèbres temples d'Angkor Wat.


© 2004 AFP.

Le futur roi Sihamoni de retour au Cambodge

par Ker Munthit

PHNOM PENH (AP) - Le prince Norodom Sihamoni, élu la semaine dernière par le Conseil du trône cambodgien pour succéder à son père malade, le roi Norodom Sihanouk, a regagné mercredi le Cambodge, où il doit être couronné le 29 octobre.
Agé de 51 ans, le prince Sihamoni, ancien ambassadeur du Cambodge à l'UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), est très peu connu au Cambodge, où il n'a pratiquement pas vécu. Le futur souverain, qui a accepté à contrecoeur son nouveau rôle -avant tout symbolique- est rentré de Pékin en compagnie de son père, soigné depuis plusieurs mois dans la capitale chinoise.
Le vieux monarque a créé la surprise en annonçant début octobre son abdication pour raisons de santé. Il avait fait connaître sa préférence pour Sihamoni, un de ses fils, et ce choix a été approuvé jeudi dernier par le Conseil du trône réunissant les principaux responsables politiques et religieux du Cambodge.
Parmi ceux-ci, le Premier ministre Hun Sen et le chef d'Etat par intérim Chea Sim étaient présents mercredi à l'aéroport de Phnom Penh pour accueillir le futur roi. Un tapis rouge avait été déroulé à cette occasion.
»Le peuple Khmer m'a fait un grand honneur en me laissant reprendre la tâche de mon père. Je suis extrêmement touché et je ferai tout mon possible pour servir la nation et le peuple khmers au mieux de mes capacités», a déclaré Sihamoni, qui s'est incliné à sa descente d'avion en signe de respect pour ses compatriotes.
Le nouveau roi, a expliqué Norodom Sihanouk, «a besoin de conseils de ma part parce qu'il manque d'expérience politique. Il a besoin que nous lui donnions des explications sur les affaires de l'Etat, nationales et internationales. C'est pourquoi il m'a demandé de rester ici quelque temps».
La cérémonie d'accueil s'est déroulée en présence de plusieurs milliers d'écoliers en uniforme agitant des drapeaux, le long de la route menant au Palais Royal.
Sihamoni, qui s'est engagé à rester à l'écart de la scène politique, était surtout connu comme ancien danseur de ballet et diplomate à l'UNESCO, dont le siège est à Paris. Il n'avait jamais auparavant montré d'intérêt pour le trône. Mais son père voulait sauver la monarchie khmère, qui remonte à la splendeur de l'empire d'Angkor, au XIIIe siècle, et était menacée de disparition s'il venait à mourir, comme l'a souligné Hun Sen. AP

Le Cambodge accueille son nouveau roi, Norodom Sihamoni
LEMONDE.FR | 20.10.04 | 18h14

Norodom Sihamoni, âgé de 51 ans, a été pendant onze ans ambassadeur de son pays à l'Unesco, après avoir aussi été danseur classique.

Norodom Sihamoni est arrivé mercredi 21 octobre dans son pays, où il est quasi inconnu, pour succéder à une figure légendaire, son père, Norodom Sihanouk, qui a abdiqué après avoir dominé la vie politique nationale pendant plus de soixante ans.

Le Conseil du trône avait élu, jeudi 14 octobre, le prince Norodom Sihamoni, un des nombreux fils de Norodom Sihanouk, mais le seul survivant de son mariage avec Monineath, une semaine après l'abdication surprise du souverain, qui a notamment invoqué des raisons de santé.

Des responsables du gouvernement, de l'armée, du corps diplomatique et quelque 80 000 écoliers agitant des drapeaux ont accueilli en grande pompe le nouveau souverain, son père et sa mère, l'ex-reine Monineath (Monique), à leur arrivée de Pékin.

Le premier ministre, Hun Sen, dont le soutien au choix de Sihamoni a été crucial, a présidé la cérémonie d'accueil, aux côtés du prince Norodom Ranariddh, demi-frère du nouveau roi, et d'autres membres du gouvernement. Les dignitaires se sont agenouillés devant les membres de la famille royale, qui jouit d'un grand respect.

UN ACCUEIL TRÈS CÉRÉMONIEUX

Phnom Penh avait été décorée de bannières et portraits de Sihamoni pour l'occasion, une façon de rendre son visage familier à ses 13 millions de sujets. Des danses traditionnelles et autres festivités étaient également organisées en différents lieux de la capitale alors que les fonctionnaires et les enfants avaient reçu une demi-journée de congé.

Après la cérémonie, le trio royal a gagné le palais par des avenues bordées d'écoliers. L'enceinte extérieure jaune avait été fraîchement repeinte pour ce premier changement sur le trône du Cambodge en plus d'un demi-siècle. Une cérémonie de couronnement relativement modeste est prévue le 29 octobre.

LA SURVIE DE LA MONARCHIE

Norodom Sihamoni, âgé de 51 ans, a été pendant onze ans ambassadeur de son pays à l'Unesco après avoir aussi été danseur classique. Il n'a quasiment plus vécu au Cambodge depuis son adolescence. "C'est un grand honneur pour moi d'être autorisé par les Cambodgiens à succéder à mon père sur le trône", a déclaré le roi à la presse.

Sihamoni était réticent à accepter son nouveau rôle, même si celui-ci est largement symbolique. Il a déjà promis de rester à l'écart de la scène politique compliquée du Cambodge sur laquelle son père, monté sur le trône une première fois en 1941, représentait une force stabilisatrice.

Quant à Norodom Sihanouk, il est apparu en bonne forme et a déclaré qu'il ferait l'éducation de son fils dans ses fonctions royales. Il a en outre expliqué qu'il resterait dans un premier temps au palais à Phnom Penh plutôt que d'aller à Siem Reap, dans l'ouest du pays, parce que le roi "a besoin que nous lui expliquions les affaires nationales et internationales".

L'ancien roi n'avait pas foulé le sol cambodgien depuis le mois de janvier, date à laquelle il était parti en Chine suivre un traitement médical régulier pour du diabète, de l'hypertension et un cancer du colon.

Mais alors que les partis politiques restaient incapables de s'entendre pour former un gouvernement après les élections de juillet 2003, il avait prolongé son exil pour exprimer son mécontentement vis-à-vis de l'enlisement à Phnom Penh et des manœuvres politiciennes. Il a aussi fait un long séjour à Pyongyang, où les dirigeants nord-coréens mettent à sa disposition un palais.

L'obsession du souverain était la survie de la monarchie, dont il redoutait la disparition à sa mort si aucun successeur ne lui était désigné.

Avec AFP