Le nouveau roi accueilli en grande pompe dans son pays

Le nouveau roi accueilli en grande pompe dans son pays

Le nouveau roi du Cambodge, Norodom Sihamoni, est arrivé le 20 octobre dans son pays pour y succéder à son père Norodom Sihanouk.
Des responsables du gouvernement, de l'armée, du corps diplomatique et quelque 80.000 écoliers agitant des drapeaux ont accueilli en grande pompe le nouveau souverain, son père et l'ex-reine Monineath (Monique), sa mère, à leur retour de Pékin. Le Conseil du trône a élu le 14 octobre le prince Norodom Sihamoni, un des nombreux fils de Norodom Sihanouk mais le seul survivant de son mariage avec Monineath, une semaine après l'abdication surprise du souverain, qui a notamment invoqué des raisons de santé. Le nouveau roi, âgé de 51 ans, a été pendant onze ans ambassadeur de son pays à l'UNESCO et n'a quasiment plus vécu au Cambodge depuis son adolescence.
Le roi Sihamoni est descendu main dans la main de l'avion avec son père qui a abdiqué après avoir dominé la vie politique pendant plus de soixante ans. Sihamoni, un ancien danseur classique qui arbore un crâne rasé, et ses parents étaient protégés par des ombrelles du soleil tropical de Phnom Penh.
Le Premier ministre Hun Sen, a présidé la cérémonie d'accueil, aux côtés du prince Norodom Ranariddh, demi-frère du nouveau roi, et d'autres membres du gouvernement. Les dignitaires se sont agenouillés devant les membres de la famille royale qui jouit d'un grand respect dans la population cambodgienne. "C'est un grand honneur pour moi d'être autorisé par les Cambodgiens à succéder à mon père sur le trône", a dit le roi à la presse.
Apparaissant en bonne forme, Norodom Sihanouk a déclaré qu'il ferait l'éducation de son fils dans ses fonctions royales. Il a expliqué qu'il resterait dans un premier temps au palais à Phnom Penh plutôt que d'aller à Siem Reap dans l'Ouest du pays, parce que le roi "a besoin que nous lui expliquions les affaires nationales et internationales".
Phnom Penh avait été décorée de bannières et portraits de Sihamoni pour l'occasion, une façon de rendre son visage familier à ses 13 millions de sujets. Des danses traditionnelles et autres festivités étaient également prévues en différents lieux de la capitale alors que les fonctionnaires et les enfants avaient reçu une demi-journée de congé.
Après la cérémonie, le trio royal a gagné le palais par des avenues bordées d'écoliers. L'enceinte extérieure jaune avait été fraîchement repeinte pour ce premier changement sur le trône du Cambodge en plus d'un demi-siècle. Une cérémonie de couronnement relativement modeste est prévue le 29 octobre. Sihamoni était réticent à accepter son nouveau rôle, même si celui-ci est largement symbolique. Il a déjà promis de rester à l'écart de la scène politique compliquée du Cambodge sur laquelle son père, monté sur le trône une première fois en 1941, représentait une force stabilisatrice.
L'ancien roi n'avait pas foulé le sol cambodgien depuis le mois de janvier, date à laquelle il était parti en Chine suivre un traitement médical régulier pour du diabète, de l'hypertension et un cancer du colon. Il a aussi fait un long séjour à Pyongyang où les dirigeants nord-coréens mettent à sa disposition un palais.
L'obsession du souverain était la survie de la monarchie dont il redoutait la disparition à sa mort si aucun successeur ne lui était désigné.

AFP/VNA
( 21/10/04)