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Le prince Ranariddh appelle les militants du PSR à lâcher Sam Rainsy

16-12-2005
Cambodge Soir - En déplacement dans la province de Prey Veng, le prince Norodom Ranariddh, président du Funcinpec et de l’Assemblée nationale, a lancé un appel aux électeurs du Parti Sam Rainsy pour qu’ils votent en faveur des candidats de son parti lors des prochaines élections sénatoriales et communales tout en attaquant vivement le président de la formation d’opposition. “Quand les éléphants se battent les fourmis meurent. L’éléphant qui a perdu ses défenses est parti en laissant les fourmis mourir ici. Je lance donc un appel aux fourmis du parti de la Bougie [le PSR] à voter pour ceux qui restent avec eux, pas pour ceux qui sont partis. Voter pour ceux qui sont partis ne sert à rien”, a lancé le prince Ranariddh, dans un discours rediffusé sur la radio Ta Prohm.

Le président du Funcinpec n’a pas manqué d’insister sur les poursuites judiciaires auxquelles fait face le président du PSR et qui risquent, selon lui, de l’empêcher de rentrer dans le pays. “Le président du parti de la Bougie nous a accusés de vendre la Nation. Où est-il maintenant? Bientôt, il sera jugé et, une fois jugé, c’est fini, il ne pourra plus rentrer dans le pays. Moi et Samdech Hun Sen sommes responsables devant la Nation. Si ceux qui sont aux côtés du parti de la Bougie veulent rejoindre le Funcinpec pour les élections, ils sont les bienvenus”, a poursuivi Norodom Ranariddh.

Expliquant les tenants et les aboutissants de la ratification du traité complémentaire au traité frontalier de 1985, le président du Funcinpec a estimé que les habitants de Prey Veng “comprenaient” les raisons pour lesquelles son parti et le PPC s’étaient accordés pour traiter ainsi le dossier des frontières avec le Viêt-nam. “Puisque vous le comprenez, il ne faut plus voter pour le parti de la Bougie”, a-t-il insisté.

Enfin, Norodom Ranariddh a argumenté sur le gage de stabilité que représentait la coalition de gouvernement PPC-Funcinpec. “Si nos deux partis remportent la victoire en 2008, il y aura un nouveau gouvernement de coalition”, a-t-il rappelé, notant que si les deux grands partis entraient en conflit, alors ce seraient les militants du Funcinpec qui en souffriraient.

La campagne de séduction menée par le prince Ranariddh en direction des électeurs du PSR laisse de marbre le secrétaire général par intérim de la formation d’opposition. “Plus le prince Ranariddh essaie de séduire nos militants, moins ceux-ci le croient. S’ils ont rejoint nos rangs, c’est parce qu’ils n’aiment pas ce régime sous lequel la corruption est florissante”, assure Meng Rita, qui vient de prendre la succession de Eng Chhay Ieng, lequel a démissionné de son poste de secrétaire général en début de semaine. De plus, Meng Rita semble considérer qu’une éventuelle condamnation de son président n’empêchera pas ce dernier de rentrer un jour ou l’autre au Cambodge. “Il ne faut pas que le prince Ranariddh oublie qu’il a été lui-même condamné à trente années de prison par la cour militaire de Phnom Penh [dans la foulée des combats de juillet de 1997] et que cela ne l’a pas empêché de revenir dans le pays. Il ferait mieux d’essayer de maintenir le nombre des membres de son parti”, rétorque Meng Rita.

Alors que PPC et Funcinpec font bloc pour isoler la formation d’opposition, celle-ci bénéficie toujours du soutien du petit parti dirigé par Pen Sovann, l’ancien éphémère président du conseil de la République Populaire du Kampuchea. Un soutien que Meng Rita accueille avec une certaine distance. “Il faut regarder si ce parti est véritablement actif ou non”, remarque-t-il.

Kong Sothanarith