Le prince Norodom Ranariddh appelle tous les membres ...

Le prince Norodom Ranariddh appelle tous les membres de son Parti à coopérer avec le PPC



AKP Phnom Penh, 17 mars 2006 --



Le prince Norodom Ranariddh a appelé tous les membres du FUNCINPEC à renforcer la coopération avec le PPC (Parti du Peuple Cambodgien), en basant sur les principes signés avec ce dernier, en vue de la paix, de la stabilité politique et du développement du pays.



Le prince a fait cet appel, au cours d’une cérémonie de pose de la première pierre du chantier de construction du nouveau siège central du FUNCINPEC, le 14 mars, dans le village de Trâpaing Slèng, Sangkat Chaom Chao, Khan Dangkor, Phnom Penh.



Seules la poursuite de la bonne coopération avec le PPC et la visite fréquente auprès des populations locales peuvent ouvrir pour nous (le FUNCINPEC) la voie vers le succès aux élections communales en 2007 et aux élections législatives en 2008, s’est adressé le prince à des centaines de membres du Parti qui ont participé à cette cérémonie.



Le prince Norodom Ranariddh avait rejeté l’intronisation proposée par son Père, Sa Majesté Norodom Sihanouk, et, récemment, il avait démissionné de son poste de président de l’Assemblée nationale.



Une seule cause est que j’aurai suffisamment de possibilités pour remplir ma fonction en tant que député et président du FUNCINPEC, dans la visite à tous les membres du Parti afin qu’il puisse remporter le succès, a souligné le prince Ranariddh.



Selon Mâm Bun Neang, président de la Commission de construction, le nouveau siège du FUNCINPEC sera construit pendant 14 mois sur un terrain de 11 hectares et dont le coût pourrait être estimé à plus de 2 millions de dollars.



Le prince Ranariddh est parti mardi à l’étranger. Il a délégué tous ses pouvoirs de président du Parti à Norodom Sirivudh durant son absence. -- AKP

Création d’une commission permanente mixte PPC-FUNCINPEC



AKP Phnom Penh, 17 mars 2006 --



Une commission permanente mixte du PPC (Parti du Peuple Cambodgien) et du FUNCINPEC a vu le jour, suite à une décision signée par Samdech Chea Sim, président du PPC, et par le prince Norodom Ranariddh, président du FUNCINPEC.



Cette décision signée le 14 mars sur proposition du FUNCINPEC, stipule que la commission permanente mixte entre le PPC et FUNCINPEC devra composer de 14 membres, la moitié du PPC et l’autre moitié du FUNCINPEC.



La Commission aura pour rôle de coordonner les relations de coopération PPC-FUNCINPEC, et de résoudre, s’il en existe, tous les problèmes difficiles entre les deux Partis, dans le cadre du processus de la mise en exécution du protocole d’accord entre le PPC et FUNCINPEC et du programme politique du gouvernement royal durant le 3è mandat de l’Assemblée nationale.--AKP

En l’absence de son président, le Funcinpec tente de se réformer

20-03-2006
Cambodge Soir - Le roi-père, qui n’a pas dit mot sur les dernières évolutions politiques dans le royaume, a posté ce week-end sur son site internet un message dans lequel il répète vouloir rester en dehors des affaires politiques. Il dit avoir reçu une requête “d’un compatriote de l’Elite” lui demandant “d’intervenir pour amener samdech krom Preah N. Ranariddh à redevenir Président de l’Assemblée nationale et réformer, avec S.E. Samdech Hun Sen, chef très prestigieux de notre GRC, ce tandem magique qui faisait le bonheur et la fierté du Peuple, du Pays, de la Nation khmers (sic)”. Norodom Sihanouk répète qu’en tant que “retraité”, il n’a et n’aura aucun droit d’intervenir, mais a cependant, ajoute-t-il, transmis “la lettre du Monsieur” au prince Ranariddh ainsi qu’à Hun Sen.

A l’heure actuelle, Norodom Ranariddh se trouve en France, à Aix-en-Provence, où il enseigne les sciences politiques. Il avait pris soin, en quittant le pays mardi dernier, de faire savoir publiquement qu’il laissait les commandes du Funcinpec aux mains du prince Sirivudh, le président par intérim. En fin de semaine, les lieutenants du parti ont décidé d’écarter le prince Chakrapong du poste de secrétaire général du Funcinpec, qui avait ainsi succédé au prince Sirivudh à la faveur d’un remaniement décidé par le prince Ranariddh au lendemain de sa démission, le 3 mars, de son poste de président de l’Assemblée nationale. La nomination du prince Chakrapong avait suscité des mécontentements au sein du parti, et celui-ci a fini par se désister, laissant Nhek Bun Chhay seul candidat déclaré aujourd’hui pour briguer le poste vacant.

Ce week-end, les cadres du Funcinpec se sont retrouvés pour se pencher sur la nomination du prochain secrétaire général qui aura pour mission de préparer le parti en vue des élections législatives de 2008 et de le renforcer. Il a ainsi été décidé de clarifier le rôle des membres du parti, afin de remédier à la situation parfois floue qui prévalait jusque-là. Le parti du prince Ranariddh entend ainsi proposer dorénavant seulement des emplois à plein temps, afin de consolider sa structure.

Sanctionné par les citoyens lors des dernières élections et vilipendé par celui qui lui avait tendu la main pour former la coalition gouvernementale, le Premier ministre Hun Sen, le Funcinpec est aujourd’hui à une croisée des chemins. De la réforme que dit vouloir engager le prince Ranariddh pour stopper la déliquescence de son parti dépendra en partie sa survie. Nhek Bun Chhay, un ténor de la formation, ancien co-ministre de la Défense, fait le point sur la situation dans un entretien à Cambodge Soir.

Cambodge Soir : Vous préparez-vous à être le prochain secrétaire général du Funcinpec?

Nhek Bun Chhay : Il est trop tôt pour dire que ce sera moi. Cependant, j’espère qu’il sera élu par le comité directeur. Pour l’heure, on ignore encore qui d’autre se présentera à l’élection. La personne qui sera sélectionnée devra posséder deux qualités majeures. Premièrement, qu’elle jouisse d’une bonne réputation au sein du parti, soit dépourvue d’un esprit de clan et soit apte à redorer l’image du parti. Deuxièmement, qu’elle puisse justifier d’une bonne coopération avec le PPC, surtout avec Samdech Hun Sen. Sans bonne coopération, cette collaboration pourrait rapidement se terminer.

Pourquoi le prince Ranariddh a-t-il délégué ses pouvoirs au président par intérim, le prince Sirivudh?

Normalement, en cas d’absence du président, c’est le secrétaire général qui prend les rênes du parti. Mais dans le contexte actuel, le prince Ranariddh a réalisé que la nomination du prince Chakrapong à ce poste posait problème. C’est pourquoi il a préféré transférer le pouvoir à quelqu’un d’autre, en l’occurrence le prince Sirivudh.

Ce geste de Norodom Ranariddh peut-il signifier qu’il cherche à quitter la scène politique?

Je ne le crois pas.

Ces derniers temps, l’idée d’engager une réforme du parti a été évoquée par ses dirigeants. Quelle stratégie comptez-vous concrètement adopter à l’avenir?

Dès maintenant, notre parti s’est lancé dans une restructuration et a établi un plan de travail très précis. Nous allons ainsi mobiliser nos ressources humaines à tous les échelons, les petits comme les grands, afin d’aider le parti. Les mesures urgentes à prendre, c’est tout d’abord pouvoir compter sur des gens qui travaillent à plein temps pour le parti et touchent en retour un salaire au moins équivalent à celui qu’ils obtiendraient en travaillant pour le gouvernement. Des salaires qui pourraient être payés par le biais d’une collecte auprès des membres du parti. Ensuite, les hautes personnalités de notre formation doivent aller à la rencontre des habitants durant le week-end. Et ceux qui se rendront auprès des citoyens devront rédiger des rapports étayés par des photos... Nous les encourageons vivement à descendre sur le terrain. Aider le peuple ne signifie pas toujours lui donner de l’argent mais également l’assister sur le plan juridique, par exemple, ou encore simplement donner un peu de son temps pour encourager les militants de la base. Nous, on n’a pas les moyens de faire construire une pagode à 100 000 dollars mais on peut financer la construction d’un puits ou distribuer des médicaments à la population. Ceux qui ne se déplaceront pas voir les habitants recevront des avertissements, voire des sanctions, comme se voir priver de promotion.

Si votre formation engage une réforme de fond, pensez-vous qu’elle pourra regagner en popularité pour les prochaines éélections de 2007 et 2008?

Oui si nous tentons tous de nous rapprocher des citoyens en allant les voir. Je crois que le nombre de voix en faveur du Funcinpec variera en fonction de nos efforts. Et il est évident que si nous ne travaillons pas, nous perdrons des voix. En revanche, si nous mettons les bouchées doubles, notre parti pourrait bien obtenir en 2008 plus de 40 sièges à l’Assemblée comme il l’a fait en 1998.

Quelles sont les voix que peut récupérer le Funcinpec?

Nous ne pouvons pas prendre les voix du PPC ou celles d’un autre parti comme le PSR. Notre objectif est plutôt de rallier à notre parti un million d’électeurs qui n’ont jamais voté et un autre million qui ne se sont jusque-là jamais enregistrés.

Comment percevez-vous les critiques du Premier ministre Hun Sen à votre égard? Peuvent-elles nuire à l’image du Funcinpec?

A mon avis, Hun Sen est animé par la volonté de voir s’améliorer le Funcinpec en tant que partenaire de la coalition. Si je dis cela, c’est que je m’appuie sur plusieurs points. Et je vais donner un exemple : si Hun Sen ne voulait pas améliorer le Funcinpec, il aurait eu ces mots deux mois avant les élections de 2008 et pas dès maintenant, à deux ans et demi du scrutin. C’est pourquoi j’estime que Hun Sen cherche à nous aider.

Comptez-vous rester dans la politique?

Avant, j’étais militaire. Puis, en 1998, je me suis lancé dans la politique. Aujourd’hui, je suis très impliqué dans la politique. J’entends donc continuer encore le temps d’un ou deux mandats avant de passer au business. Dans ma vie, j’aurai ainsi essayé trois choses : l’armée, la politique, les affaires.


Propos recueillis par Ky Soklim