Terres rouges - L'expulsion des familles en sursis
17-07-2006
Cambodge Soir - L'enregistrement et l'expulsion, normalement prévue samedi, des familles des Terres rouges (Dey Krohom), dans le village n°15 du quartier du Bassac, sont pour l’heure suspendus. Selon le représentant des habitants, Lor Seyha, les 800 à 1 000 familles concernées ont été informées de cette décision par un courrier du gouverneur de Phnom Penh.
Vendredi, une soixantaine de personnes ont protesté devant la maison du Premier ministre pour faire savoir que les familles refusaient de s'enregistrer pour être relogées à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Phnom Penh, plus précisément à Chom Chao, dans l'arrondissement de Dangkor. Trente responsables de la communauté de Dey Krohom ont en effet signé un accord cédant leurs terrains des Terres rouges à la compagnie privée 7NG, au grand dam des habitants, qui disent ne pas avoir été consultés.
“La centaine d'habitants qui se sont enregistrés ne sont pas des habitants du quartier. Ils ne font que profiter de la situation”, proteste Lor Seyha, qui réclame par conséquent la démission des chefs de la communauté. Les familles souhaitent que la zone des Terres rouges soit développée comme le promettait une lettre du Conseil des ministres datée de 2003 qui accordait ces terres en concession aux habitants, rappelle le représentant.
Lor Seyha prépare une plainte qu’il veut adresser au Premier ministre et au ministre de l'Intérieur pour que cet engagement soit respecté. Chheng Sophos, enquêteur au Centre des droits de l'homme du Cambodge, affirme n’être pas opposé à l'expulsion. “Cependant, c'est inacceptable de reloger les familles aussi loin”, s'indigne-t-il. Ni le chef de l'arrondissement ni le gouverneur adjoint n'ont pu être joints.
Ung Chansophea