Tsunami en Thaïlande : Etiquettes d'identification de corps ensevelis dans une fosse commune dans la ville thaïlandaise de Bang Mueang.
Photo prise le 1er janvier 2005/REUTERS/Bazuki Muhammad.
Les Etats-Unis et six pays européens pressent la Thaïlande d'ouvrir une enquête sur des soupçons de détournement des aides destinées aux victimes du tsunami du 26 décembre 2004, a annoncé mercredi le quotidien thaïlandais The Nation.
Selon cette publication, qui cite un diplomate non identifié, plus de la moitié des 60 millions de bahts (1,7 million de dollars) versés par la Grande-Bretagne, la France, la Finlande, l'Allemagne, la Suède, les Pays-Bas et les Etats-Unis ne seraient jamais parvenus à leurs destinataires et auraient été détournés.
"Pour parler sans détour, quelqu'un a volé l'argent de nos compatriotes", affirme cette source diplomatique citée par le Nation.
Cet argent était en fait destiné à financer une vaste opération d'identification scientifique des victimes du tsunami associant des médecins légistes thaïlandais et étrangers. L'objectif était d'identifier ensemble près de 6.000 cadavres rejetés il y a deux ans par la mer.
En janvier, la police scientifique thaïlandaise a pris la direction des opérations, le rôle de la plupart des experts étrangers étant terminé.
Le Nation a également publié sur son site internet (www.nationamultimedia.com) une lettre datée eu 22 novembre et portant les signatures de sept ambassadeurs en poste à Bangkok.
MALENTENDU ?
Ces diplomates demandent au directeur de la police thaïlandaise, le général Kowit Wattana, de faire vérifier par un cabinet d'audit indépendant la manière dont les dons étrangers ont été utilisés.
Des responsables tant américains que thaïlandais ont confirmé la teneur de cette missive, mais le porte-parole de la police thaïlandaise, le général Ajiravid Subarnbhesaj, a estimé que les allégations de détournement de fonds résultaient d'un malentendu de la part de ces diplomates.
Il a ajouté que la police royale thaïlandaise accueillait favorablement la proposition d'un audit de vérification.
Mais le patron de la police nationale, qui a promis une "transparence générale", a toutefois annoncé à la presse qu'il nommerait un de ses adjoints pour conduire une enquête policière sur l'utilisation des dons de ces deux dernières années.
Dans leur lettre, les diplomates étrangers demandent aussi à la police thaïlandaise d'achever les analyses ADN des corps qui ont été reconnus et ceux qui ne l'ont pas été, ce qui permettrait d'accélérer le processus d'identification d'environ 400 cadavres non identifiés à ce jour.
Selon les chiffres officiels, 5.395 personnes ont péri victimes du tsunami de 2004 en Thaïlande. La moitié étaient des touristes étrangers, nombreux à cette époque de l'année, notamment sur l'île paradisiaque de Phuket, sur la mer d'Andaman.
Nopporn Wong-Anan