Ce n’est plus un secret pour personne à Phnom Penh que la guerre des clans au sein du PPC (ex parti communiste khmer d’obédience vietnamienne) fait rage et se manifeste de plus en plus bruyamment par des piques par media interposé. Ces joutes oratoires amusent et détendent les phnom penhois accablés par leur quotidien, tant qu’elles ne s’accompagnent pas de bruits de bottes. Le PM, fin stratège et expert en psychologie politique, veut de temps en temps tester ses rivaux dans le parti et ses adversaires hors du parti. Ce test consiste à déclarer qu’il sera encore candidat au poste de PM en 2008 et à recueillir les réactions des uns et des autres. Ce test est probant et concluant. Le clan d’en face avec Chea Sim-Sar Kheng-Say Chhum-Heng Samrin réplique sèchement par l’entremise du porte-parole Heng Samrin. C’est un « niet » à peine voilé de ce dernier. Chea Sim ayant fait l’expérience de « la visite médicale » forcée à BKK avant le vote en paquet "du panier à salade", n’a pas osé broncher. Say Chhum, instituteur de son ancien état, porté au secrétariat général du parti, a peur de perdre son poste. Sar Kheng, apparatchik orienté selon la direction du vent fort, ministre de l’intérieur inamovible, a peur aussi de perdre le sien. Personne donc n’ose relever le défi du strongman (le vocable est du Roi Sihanouk) qui dispose de tous les atouts pour régner en empereur : finances (millionnaire en US$), forces armées (3.000 garde du corps surarmés, généraux commandants de la police, de l’Etat major militaire, des trois armes), alliés supra-fortunés conduits par le richissime allié S.A, autre dignitaire indéboulonnable. Face à cette armada de généraux de police et des 3 armes, de Oknhas, de Sétheis, et de mafiosi, que peuvent faire la vieille garde du PPR que sont le sénile Heng Samrin et le malade Chea Sim.
A l’extérieur du PPC, NR, amoindri et affaibli par des scandales multiples, politique, financier, sentimental, conjugal, ne pèse pas lourd et ne doit son salut qu’à l’empereur qu’il compare au Ciel (& son allocution au rassemblement des jeunes et des cadres du FUNCINPEC) auquel il s’accroche.
Au PSR, le Chef du parti, pour attirer les bonnes grâces de l’homme fort en vue d’une hypothétique coalition en 2008, reste extraordinairement silencieux, la bouche cousue et les yeux fermés, face aux tourbillons plus ou moins violents des dernières semaines qui agitent le pays.
C’est dire que le peuple khmer, frappé par le cataclysme politique, ne peut compter que sur lui-même. Mais tout a une fin. Il faut s’armer de patience et d’espérance. Le mur de Berlin, l’empire soviétique qu’on croyait éternels, s’écroulèrent comme des châteaux de cartes
Sujet: Empoignades des Chefs au PPC