Après la suspension de l’immunité parlementaire des députés du parti SamRainsy, votée par les membres de l’assemblée nationale du Cambodge, le sénateur Mc Connell a rendu publique une violente déclaration très peu diplomatique. Jugez-en:
1- Le sénateur a qualifié la suspension de la levée de l’immunité parlementaire des députés de l’opposition de « journée noire pour la liberté et la démocratie au Cambodge ».
2- Il appelle les Institutions financières internationales à suspendre toutes les opérations au Cambodge.
3- Il exige que son gouvernement interdise l’entrée aux Etats Unis, des députés ayant voté ladite suspension de l’immunité parlementaire ainsi que celle des membres (épouses et étudiants compris) de leurs familles respectives.
Sans préjuger du fond du problème et porter un jugement sur le bien-fondé ou non de la suspension de l’immunité parlementaire des députés de l’opposition, je m’élève en tant que khmer contre les termes de cet oukase du Sénateur McConnell (fût-il d’une superpuissance) qui traite le Cambodge en vassal. Mais ce Sénateur d'extrême droite américaine, n'est pas l'Amérique. Il est vrai que l’opposition a des démêlées parfois justifiées avec le pouvoir en place. Mais quand un Américain s’est permis de se conduire en proconsul vis à vis des élus nationaux d’un pays indépendant, c’est proprement inacceptable.
Quel pays au monde accepte qu’un parti politique pris en charge ouvertement à bout de bras par les institutions (IRI et NDI) d’une puissance étrangère, mène une campagne d’invectives et de propagande 365 jours par an contre le gouvernement en place ?
Soyons raisonnables des 2 côtés : opposition et gouvernement. Pourquoi le pouvoir ne traite pas l’opposition avec tout le respect qu’on lui doit normalement dans un régime démocratique ? Pourquoi l’opposition parlementaire ne fait pas l’usage de son droit selon les normes courantes, sans propos outranciers, sans recours à l’étranger ? Nous avons chacun des leçons théoriques et pratiques de démocratie à apprendre. Le dialogue est nécessaire entre khmers. Le tort et les insuffisances sont à reconnaître par chacun en plaçant l’intérêt de notre peuple et de notre patrie au dessus de tout. Un mea culpa doit se faire pour le bien commun.