Offensive de charme des pays victimes du tsunami ...

Tourisme
Offensive de charme des pays victimes du tsunami à la foire de Berlin
15/03
09:48 Avec un slogan "Phuket smile again" et un visage souriant en pictogramme affichés à la plus grande foire du tourisme au monde, l'ITB de Berlin, l'île thaïlandaise compte amorcer son retour dans le coeur des vacanciers après les terribles images du tsunami du 26 décembre.

"C'est la première fois que nous sommes représentés ici. Nous avions prévu avant le désastre de venir, mais pas en nombre aussi important. Après, il nous est apparu essentiel de faire campagne ici", explique à l'AFP le vice-président de l'association des professionnels du tourisme de Phuket, Panu Maswongsa.

La Thaïlande, comme le Sri Lanka et les Maldives, deux autres pays touchés par le raz-de-marée, veut tout faire pour ramener les étrangers aux devises si précieuses pour son économie. Et l'Allemagne, patrie incontestée des globe-trotters, paraît le lieu idéal pour les convaincre.

Sur une vidéo qui défile devant le stand de Phuket de l'ITB, ouverte vendredi et qui se tient jusqu'à mardi, on voit des images prises un mois après le séisme: des touristes blancs se prélassent sur du sable fin au bord d'une mer turquoise.

"Certains écologistes pensent même que l'eau est plus propre qu'avant", dit une voix off. "Les plages sont propres", affirment Bill et Bob Brown, deux vacanciers anglophones en maillot de bain, coiffés d'une casquette.

Hiran Cooray, directeur de "Jetwing Hotel Sri Lanka", assure pour sa part: "notre peuple ne pleure pas, vous n'allez pas trouver des gens qui portent le deuil, les gens sourient toujours, nous sommes prêts pour le tourisme".

"Dans deux à trois mois, la majorité des stations balnéaires affectées seront complètement opérationnelles", prédit Peter Semone, vice-président de l'Association du voyage en Asie-Pacifique (PATA). "Dans ces zones, il n'y a eu aucune épidémie, comme on a pu le craindre au début", ajoute-t-il lors d'une table ronde consacrée à ce sujet à l'ITB.

Les professionnels du tourisme s'accordent à dire que les zones très touchées par le tsunami sont limitées. "Pour les Maldives, trois îles ont été affectées et les dommages n'ont pas été aussi terribles qu'on l'a crû", estime M. Semone.

"Au Sri Lanka, les côtes au sud et à l'est ont surtout été détruites. Mais la plupart des hôtels se trouvaient à l'intérieur des terres (...) Et en Thaïlande, la majeure partie des centres touristiques ont été épargnés. Exceptés Khao Lak et les îles Phi Phi qui mettront encore longtemps avant de se remettre", continue-t-il.

"Dans ces dernières, où les habitants doivent quasiment recommencer à zéro, elles pourraient devenir un modèle de sécurité", estime Otto Eike, expert de la société allemande pour la coopération technique (GTZ), spécialisée dans la collaboration internationale pour le développement durable.

Les voyagistes proposent pour l'instant des offres avantageuses pour ces destinations, mais insistent sur le fait qu'ils veulent revenir à la normale, sans préciser toutefois de date.

Même si les chiffres actuels ne donnent pas satisfaction, les perspectives sont encourageantes, assure M. Semone. Aux Maldives, le nombre de visiteurs internationaux avait dégringolé de 69,7% en janvier 2005 comparé au même mois de 2004, en février, la chute était moindre: 50,7%.

Au Sri Lanka, la baisse était de 23,5% en janvier. Et, selon M. Semone, à l'aéroport international de Bangkok, une petite reprise du nombre des touristes arrivés était déjà visible en février.

Une responsable du voyagiste allemand Neckermann, Stefanie Berk, résume l'état d'âme des touristes encore à convaincre: "les gens n'ont plus peur mais ils ont mauvaise conscience de se rendre sur des lieux endeuillés".