De nouveaux formulaires pour harmoniser les statistiques
AKP Phnom Penh, 28 juin 2005 --
La police, les hôpitaux et le département des transports publics disposent depuis aujourd'hui d'un nouveau formulaire d'enregistrement des données de l'insécurité routière afin d'harmoniser les statistiques au niveau national. L'idée, explique Jean Van Watter, coordinateur du projet de sécurité routière de Handicap International, est de rendre toutes ces données compatibles entre les différents services et comparables à celles des pays voisins, a rapporté Cambodge Soir.
L'insécurité routière est un véritable fléau dans le royaume, triste champion de l'ASEAN malgré un nombre relativement faible de véhicules. Sur les cinq premiers mois de l'année, le ministère des Transports a recensé 1 732 accidents ayant fait 401 morts et
3 196 blessés. Phnom Penh figure sans surprise en tête des régions les plus dangereuses avec 372 accidents, 88 décès et 397 blessés graves. Viennent ensuite les provinces de Takéo (125 accidents, 33 morts) et de Kampot (126 accidents, 18 morts), alors que la province reculée du Mondolkiri n'a encore enregistré cette année aucun accident grave.
Selon Meas Chandy, responsable du projet à Handicap International, le nombre d'accidents a doublé depuis 2002 alors que le nombre de véhicules croissait de 20% par an. Handicap International estime que 35% des accidents sont provoqués par une vitesse excessive, 27% par des entorses au code de la route et 15% par l'alcool. Et 72% des victimes sont conducteurs ou passagers de motos, 7% circulent à bord d'une voiture et 9% sont des piétons. Chiffre important: 65% des victimes ont subi des traumatismes à la tête, un chiffre que le simple port d'un casque pourrait considérablement réduire.
Autre difficulté rencontrée par les agents de la circulation: l'absence de cadre juridique suffisamment précis pour faire respecter le code de la route. Chum Lek, secrétaire d'Etat aux Transports, promet ce pendant que la loi sur la circulation routière sera prochainement étudiée par1'Assemblée. Ce projet de loi prévoit notamment une limitation du nombre de passagers en fonction du type de véhicule: un seul sur une moto ou un vélo, une personne plus un enfant ou 60 kg de marchandises sur un cyclo, cinq personnes ou 250 kg de marchandises sur un tuk-tuk, six personnes ou 1 600 kg de marchandises sur une remorque de moto... Mais le texte devrait encore subir quelques retouches, certaines voix s'élevant déjà pour réclamer des assouplissements comme le droit d'embarquer un enfant en plus sur une moto.--AKP