Hun Sen : "Arrêtons de nous prendre pour des enfants ..

Cambodge - Hun Sen : "Arrêtons de nous prendre pour des enfants qui sucent leur pouce"
30-08-2005
Cambodge Soir - Maître dans l’art du coup à deux bandes ou de la flèche à deux pointes, selon les circonstances, le Premier ministre a renvoyé hier dos à dos ses ministres et leurs conseillers techniques, en leur faisant chacun porter une moitié du chapeau du gaspillage de l’aide internationale.
Les premiers seraient dramatiquement peu compétents tandis que les seconds sont jugés opportunistes et onéreux. Source du courroux du Premier ministre, qui s’exprimait à l’occasion d’un séminaire sur le développement des ressources humaines, les chiffres du Pnud révélant que 115 millions de dollars, soit 20% de l’aide internationale, avaient été dépensés en 2002 pour former les fonctionnaires du gouvernement.

“Nous devons arrêter de nous prendre pour des enfants qui sucent leur pouce, car nos partenaires nous considéreront de la même façon”, a lancé Hun Sen avant d’égratigner ses ministres “bardés de doctorats mais incapables de rédiger un rapport” sans leurs conseillers techniques. Conséquence : ces derniers coûtent très cher en “hôtel 5 étoiles”, “billet d’avion première classe” et autres “séminaires”.

“Nous devons prendre conscience que nous sommes désormais des personnes d’un certain âge, titulaires de doctorats qui plus est. J’en vois qui se vexent à la télévision quand on les appelle ‘Excellence’ en oubliant d’y ajouter ‘Docteur’. Mais un Docteur qui ne sait pas écrire un rapport, c’est honteux. C’est un enfant qui suce son pouce ou un écolier de l’école primaire Chaktomouk”, a poursuivi le Premier ministre devant un parterre de quelque 300 personnes. “J’ai du mal à comprendre. Si vous aviez travaillé comme cela après la libération de 1979, les Khmers rouges vous auraient renversés. Aujourd’hui, nous travaillons comme sur une pirogue à flots. S’il n’y a plus d’aide, c’est comme s’il n’y avait plus d’eau et nous mourrons. Il faut prendre garde à cela”.

Hun Sen a ensuite estimé que les 115 millions consacrés à développer les compétences de ses fonctionnaires étaient “excessifs” et qu’une réforme s’imposait. “Avec cette somme, nous pourrions construire des routes et des canaux d’irrigation. La communauté internationale doit se con-centrer sur les priorités” du pays, a-t-il estimé. Il a appelé les fonctionnaires à cesser de dépendre aussi dramatiquement des assistants techniques, qui ne sont pas non plus exempts de tout reproche puisqu’ils “exploitent parfois les cerveaux des [fonctionnaires] Cambodgiens pour monter des projets en une semaine”.

Kong Sothanarith
Source : Cambodge Soir

Hun Sèn : "Arrêtons de nous prendre pour des enfants qui sucent leur pouce"



AKP Phnom Penh, 30 août 2005 --



Maître dans l'art du coup à deux bandes ou de la flèche à de pointes, selon les circonstances, le Premier ministre a renvoyé hier dos à dos ses ministres et leurs conseillers techniques, en leur faisant chacun porter une moitié du chapeau du gaspillage de l'aide internationale. Les premiers seraient dramatiquement peu compétents tandis que les seconds sont jugés opportunistes et onéreux. Source du courroux" du Premier ministre, qui s'exprimait à l'occasion d'un séminaire sur le développement des ressources humaines, les chiffres du PNUD révélant que 115 millions de dollars, soit 20% de l'aide internationale, avaient été dépensés en 2002 pour former les fonctionnaires du gouvernement, a cité Cambodge Soir.



"Nous devons arrêter de nous prendre pour des enfants qui sucent leur pouce, car nos partenaires nous considéreront de la même façon", a lancé Hun Sèn avant d'égratigner ses ministres "bardés de doctorats mais incapables de rédiger un rapport" sans leurs conseillers techniques. Conséquence ces derniers coûtent très cher en "hôtel 5 étoiles", "billet d'avion première classe" et autres "séminaires". "Nous devons prendre conscience que nous sommes désormais des personnes d'un certain âge, titulaires de doctorats qui plus est J'en vois qui se vexent à la télévision quand on les appelle. "Excèllence" en oubliant d'y ajouter "Docteur". Mais un Docteur qui ne sait pas écrire un rapport, c'est honteux. C'est un enfant qui suce son pouce ou un écolier de l'école primaire Chaktomouk", a poursuivi le Premier ministre devant un parterre de quelque 300 personnes. "J'ai du mal à comprendre. Si vous aviez travaillé comme cela après la libération de 1979, les Khmers rouges vous auraient renversés. Aujourd'hui, nous travaillons comme sur une pirogue à flots. S'il n'y a plus d'aide, c'est comme s'il n'y avait plus d'eau et nous mourrons. Il faut prendre garde à cela".



Hun Sèn a ensuite estimé que les 115 millions consacrés à développer les compétences de ses fonctionnaires étaient "excessifs" et qu'une réforme s'imposait. "Avec cette somme, nous pourrions construire des routes et des canaux d'irrigation. La communauté internationale doit se concentrer sur les priorités" du pays, a-t-il estimé. Il a appelé les fonctionnaires à cesser de dépendre aussi dramatiquement des assistants techniques, qui ne sont pas non plus exempts de tout reproche puisqu'ils "exploitent parfois les cerveaux des [fonctionnaires] cambodgiens pour monter des projets en une semaine".-- AKP