Au Cambodge, le peuple n'a d'autres voies que de se battre, pratiquement seul et dans des conditions extrêmement difficiles, dans des luttes multiformes et unitaires contre l'Ignorance, contre la Maladie, contre la Misère, pour l'Indépendance nationale avec notre intégrité territoriale et maritime, contre le monopole économique et financier de la société vietnamienne Sokimex avec sa banque Canadia, pour la Démocratie et la Liberté.
Rappel nécessaire
Hun Sen n'est qu'une marionnette manipulée par le Parti Communiste du Vietnam (PCV) depuis l'invasion du Cambodge le 25 décembre 1978, par l'Armée Populaire du Vietnam (APV). De tous les valets du PCV, Hun Sen est le plus docile et le meilleur acteur pour gesticuler devant les médias. Il est récompensé par une fortune estimée à plus d'un milliard de $US, pillée sur l'ignorance, la maladie et la misère du peuple cambodgien.
Les Accords de Paris du 23 octobre 1991 n'ont été qu'une façon de légaliser sur le plan international la domination du PCV sur le Cambodge. Rappelons que les USA ont déjà établi des relations directes avec Hun Sen depuis le 5 septembre 1990 : ce jour là, le Secrétaire d'Etat James Baker annonce que les Etats-Unis discuteront désormais directement avec l'Etat du Cambodge à la grande satisfaction de Hanoi.
Nous avons maintenant la confirmation de nos propos :
"Avec le contexte nouveau qui s'annonce à l'approche de la fin du conflit (entre les USA et le PCV), les autorités japonaises considèrent qu'il devient urgent de bonnes relations avec le Vietnam du Nord évident "leader des trois pays indochinois (Vietnam, Laos, Cambodge), région indispensable à la prospérité et à la stabilité de l'Asie de l'Est et du Sud-Est (1).
Le Japon est un allié des Etats-Unis. Le Japon doit se préparer à prendre en main l'économie du Sud-Est Asiatique avec la création de la Banque Asiatique pour le Développement (BAD) en 1966.
Dans son livre "From Third World to First. The Singapore Story, 1965-2000" Edition Harper Collins, New York, 2000 Lee Kuan Yew écrit:
" A Strong Vietnam, Laos and Cambodia as a bloc to check any southward thrust of China influence."
Dans le même livre, après le coup d'Etat sanguinaire de juillet 1997 : Lee écrit : "No country wanted to spend US$ 2 billion for another UN operation. Western embassies in Phnom Penh have been under instruction not to make waves".
Dans cette situation internationale, le peuple cambodgien choisit le seul moyen de s'exprimer : les grandes manifestations populaires à Phnom Penh contre le pouvoir fantoche ont commencé le 17 décembre 1991. Elles s'amplifiaient chaque jour et gagnaient les villes de province. Le 23 décembre, deux jours avant le 13è anniversaire de l'invasion du Cambodge par l'Armée Populaire du Vietnam, Hanoi ordonne le massacre des manifestants tuant au moins une centaine d'entre eux. Cela sous les yeux des diplomates et des médias occidentaux. Jusqu'à nos jours aucune enquête n'a été menée.
Après ce massacre, l'ONU se dépêche de nommer à la hâte le 9 janvier 1992, le Japonais Yasushi Akashi chef d'UNTAC avec l'énorme budget que l'on sait.
Un régime illégal et antidémocratique
Depuis, ces luttes unitaires multiformes ont abouti, après les pseudo élections du 27 juillet 2003, à la formation de l'Alliance des Démocrates à la grande satisfaction de l'ensemble du peuple. Rappelons que lors de ces pseudo élections, à Phnom Penh, le PPC n'a obtenu que le tiers des suffrages.
Cette Alliance a tenu près d'un an. C'est un nouveau pas très important dans nos luttes libératrices. C'est un jalon dans notre histoire contemporaine.
Rappelons que c'est par des "votes bloquées à main levée" que le fantoche Hun Sen a pu se maintenir au pouvoir. Les votes à main levée prouvent que le fantoche Hun Sen n'a confiance ni dans les députés PPC, ni dans ceux du Funcinpec. Il faut se rappeler aussi que le complice de Hun Sen, Sok An, dit crûment et ouvertement "Pour Sortir de la situation que nous connaissons il n'y a que deux solutions : adopter cette loi (votes bloqués à main levée) ou utiliser la force" (2). Sok An détient tous les pouvoirs économiques et financiers du Cambodge. Tout le monde le sait. Reste à savoir "utiliser la force", quelle force et contre qui ? La totalité de l'armée et de la police ne sont-elle pas entre les mains du PPC ? Cette menace n'est-elle pas un signe de faiblesse ?
Le fait de former un gouvernement de plus de 330 membres, n'est-il pas un autre signe de faiblesse ? N'est-il pas une forme de "Chap Khdam Dak Changhai" (Panier de crabes) ? Le peuple cambodgien n'a-t-il pas de nouvelles possibilités d'élargir les réseaux de complicités ?
Certes la police secrète vietnamienne est partout. Elle utilise le plus officiellement du monde l' "Association des Vietnamiens à l'étranger" qui est très active dans les grandes villes et particulièrement à Phnom Penh. Mais la question est qu'il y a de plus en plus de Cambodgiens à surveiller. D'autre part la complicité des Cambodgiens passe à travers tous les partis politiques y compris le PPC.
Partage imposé de nos richesses
Enfin il y a le problème du partage des royalties de nos richesses en hydrocarbure. D'abord il faut savoir que ces royalties se chiffrent en dizaines de milliards de $US.
Rappelons que jusqu'en 1975, c'était la compagnie française Elf Aquitaine, maintenant fusionnée avec Total, qui avait le monopole de la recherche et de l'exploitation des richesses en hydrocarbure sous notre plateau continental. Le pouvoir fantoche, pour alléger les pressions US, décide maintenant de donner ce monopole à une compagnie américaine Chevron Texaco. Le côté cambodgien sera géré par Sok An, c'est-à-dire le clan Hun Sen et Sokimex.
Conséquences :
a) Mécontenter Total et la France.
b) Une partie de ces réserves se trouve dans des zones revendiquées par Bangkok (3). La Thaïlande réclame sa part. Il y eut un premier partage. Mais comme nos réserves s'avèrent plus importantes que prévues, Hanoi exige une révision des accords de partage. Bangkok refuse. Incendie de l'ambassade et de 60 entreprises thaïes à Phnom Penh le 29 janvier 2004. La Thaïlande, rapidement se soumet aux nouvelles conditions et accepte rapidement les excuses du fantoche Hun Sen.
c) Le clan Hun Sen - Sokimex a-t-il les moyens pour imposer sa part de lion aux autres membres du PPC et du Funcinpec ?
Pour nous Cambodgiens, le plus important est la transparence sur ces transactions et la possibilité de contrôle du déroulement des opérations et du partage des royalties.
Rappelons que l'Afrique contient des richesses fabuleuses en tout : hydrocarbure, or, diamant, cuivre, fer etc., mais les peuples d'Afrique vivent toujours dans l'ignorance, la maladie et la misère. Pourtant c'est le continent le plus aidé et assisté.
En est-il de même pour le Cambodge ? Déjà nos richesses en forêts, en poissons, en pierres précieuses à l'Est comme à l'Ouest, en minerais sont dilapidées sur nos têtes. En sera-t-il encore pour nos richesses fabuleuses en hydrocarbure ?
La succession du Roi
Enfin il y a maintenant le problème de la succession du Roi qui demande à prendre sa retraite. Le fantoche Hun Sen avait cru pouvoir faire au Roi une promesse mensongère. Maintenant le fantoche Hun Sen, sous la pression populaire est obligé de tenir sa parole. Ce fait montre que les vietnamo-Hun Sen ne sont plus maîtres de la situation au Cambodge.
Reste la menace formulée par Sok An d'utiliser "la force". Quelle force ? Contre qui ?
Le pouvoir fantoche est en train de s'effriter sous la poussée des luttes multiformes et unitaires. L'ignorance, la maladie et la misère ne sont pas des fatalités pour le Cambodge. Les grandes puissances sont obligées de tenir compte de la force montante et de plus en plus puissante des luttes multiformes du peuple cambodgien.
Notes : This article is also available into english upon request.
(1) Yoshibaru Tsuboi, "La diplomatie japonaise et le Vietnam (1972 - 1998)", in Revue d'Etudes internationales, n°1, mars 1999, p. 86.
(2) Cambodge Soir du 13 juillet 2004.
(3) Traité entre Hanoi et Bangkok du 9 août 1997 se partageant unilatéralement 50 % de notre plateau continental.
Sujet: Le fantoche Hun Sen dans la tourmente