Hun Sen continue de souffler le chaud et le froid sur ...

Hun Sen continue de souffler le chaud et le froid sur le Funcinpec

17-03-2006
Cambodge Soir - Jour après jour, au fil de ses discours, le Premier ministre exhorte le Funcinpec à "travailler" au sein de la coalition gouvernementale tout en distillant des informations sur des irrégularités dont des membres de la formation du prince Ranariddh se seraient rendus coupables dans l'exercice de leurs fonctions. "Il reste encore deux ans et demi [avant les prochaines élections]. II faut qu'ils courent et s'adaptent à la situation. Sinon, je ne les attendrai pas. Il ne faut pas dire que je les abandonne" a lancé ce jeudi Hun Sen lors de l'inauguration d'une pagode dans la province de Kompong Thom.
Après avoir demandé l'ouverture d'une enquête pour des faits de corruption qui auraient entaché la gestion du Comité national olympique du Cambodge, dirigé par le prince Ranariddh, Hun Sen a soulevé en publie une nouvelle affaire de mauvaise gestion dont se seraient rendus coupables des responsables du Funcinpec. Cette fois-ci, il est question de matériel agricole qui aurait été détourné. Selon lui, une centaine de pompes, 50 motoculteurs, des excavateurs et du carburant qu'il a remis au Funcinpec n'auraient jamais été utilisés au bénéfice de la population. "Ces équipements ont probablement été vendus. Je leur facilite le travail mais si cela ne sert à rien, à quoi bon continuer", a commenté le Premier ministre, tout en assurant que ces critiques n'avaient d'autre but que de "réveiller le Funcinpec".
Dimanche, deux jours avant son départ pour la France, le prince Ranariddh a appelé les cadres de son parti à travailler davantage et a souhaité une réforme de sa formation pour que celle-ci soit en mesure de mettre un frein à l'effritement de sa base électorale, qui se constate au fil des scrutins. "La réforme, ça ne marche pas si on ne travaille pas", a rétorqué hier le Premier ministre, pour qui il ne semble pas exclu d'en finir avec la coalition gouvernementale dans sa forme actuelle si rien ne change. "Si le joug est cassé, alors nous pouvons faire comme en Chine ou au Viêt-nam : ne mettre qu'un seul buffle au joug", a-t-il lâché. Pour Nhek Bun Chhay, candidat au poste de secrétaire général du Funcinpec, les propos du Premier ministre "donnent matière à réfléchir" à son parti.
Ces déclaration du chef du gouvernement interviennent alors que dans deux grands quotidiens proches du PPC, étaient diffusés le courrier d'un lecteur souhaitant qu'une loi soit votée qui empêcherait les membres de la famille royale de faire de la politique. Des tracts circulent par ailleurs en ville critiquant le départ en France du prince Ranariddh avec sa "seconde épouse" tandis que d'autres s'en prennent à Sam Rainsy. Sur l'un d'entre eux, on voit Sam Rainsy s'agenouillant devant Hun Sen, le suppliant "de ne pas le laisser tomber, comme il l'a fait avec le Funcinpec".


Kong Sothanarith et Leang Delux