Kem Sokha en politique : la rumeur persiste malgré les ...

Politique - Kem Sokha en politique : la rumeur persiste malgré les démentis

07-04-2006
Cambodge Soir - Alors que Kem Sokha, directeur du Centre des droits de l’Homme du Cambodge (CDHC), est actuellement en tournée à l’étranger, un mystérieux communiqué diffusé hier sur internet prétend que celui-ci a l’intention de lancer bientôt son propre parti, le “Parti du pouvoir du peuple” (PPP). Simplement signé Moneaksékar (la conscience) et sans mention d’origine, ce communiqué assure que ce PPP “sera fondé par certains anciens militants du Parti Son Sann et des membres du CDHC” et que des militants du PSR, du PPC et du Funcinpec sont actuellement approchés par Kem Sokha.

Ce texte tombe au moment où les relations entre le PSR et le CDHC sont quelque peu conflictuelles. Récemment, la direction du PSR a demandé aux militants du parti de ne plus participer aux forums organisés par l’organisation de Kem Sokha. Le PSR reproche au directeur du centre de l’avoir accusé au cours des forums de s’être “vendu au PPC” et d’avoir “abandonné ses idéaux démocratiques”. La formation de Sam Rainsy estime que ces propos, de nature politique, ne devraient pas être tenus par reponsable d’ONG et que cela donne du crédit aux bruits circulant de manière récurrente selon lesquels Kem Sokha aurait l’intention de créer son propre parti. Ce dernier a démenti avoir une telle ambition et estime que le ou les auteurs de ce texte souhaitent manifestement entretenir ces spéculations. “Certains veulent nous causer péjudice parce qu’ils sont jaloux, inquiets et en colère contre nous. Ils veulent briser les relations de confiance que nous entretenons avec nos financeurs”, juge Ou Virak, porte-parole du CDHC. Qui serait à l’origine de ce texte? “Je ne pense pas que cela vienne du PSR en tant que parti mais de certains de ces membres. Cependant, nous n’avons pas de preuves”, répond Ou Virak.

Au PSR, on réfute être à l’origine de ce document qui ne manque pas d’épingler Kem Sokha. “Kem Sokha n’est pas un vrai militant des droits de l’Homme. C’est seulement un démagogue qui fait cela pour monter son parti”, y lit-on. Le directeur du CDHC est également accusé de “faire le jeu du PPC” et on lui prédit le même sort que le prince Ranariddh.

“Nous avons appris que ce texte venait de France. Nous n’agissons pas de la sorte car nous faisons de la polique de manière transparente et responsable, réagit Meng Rita, secrétaire général par intérim du PSR. Nous avons du courage et nous ne nous réfugions pas derrière l’anonymat pour mener nos combats. Cependant, les rumeurs selon lesquelles Kem Sokha veut monter son parti politique ne sont pas pour autant forcément infondées. Certains de nos militants à Kampot nous ont dit avoir été approchés par le CDHC pour leur suggérer de faire de la politique avec lui.” Il ajoute avoir reçu l’ordre de Sam Rainsy, actuellement en France de calmer le jeu avec le CDHC.

Kem Sokha, dont l’organisation reçoit des financements des organisations américianes IRI et NDI, effectue actuellement un long déplacement à l’étranger. Certains voient dans cette tournée dans plusieurs pays - Australie, Belgique, France et Etats-Unis - une campagne pour recueillir des soutiens politiques. “Pas du tout, rétorque Ou Virak. Il s’agit d’une tournée pour obtenir des appuis à nos activités de défense des droits de l’Homme et de la démocratie”.

Kong Sothanarith