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Son Chhay épingle une société de commerce "pyramidal"

24-04-2006
Cambodge Soir - Le député d'opposition Son Chhay a écrit récemment au ministre du Commerce Cham Prasidh pour lui demander d'enquêter sur les activités de la société Quest Net, qu'il accuse de tromper ses clients. Quest Net pratique un type de commerce, dit “pyramidal”, qui consiste à transformer ses clients en représentants de commerce moyennant une contribution non négligeable. La branche cambodgienne de cette société présente dans de nombreux pays vend principalement des bijoux, des montres et des pièces d'argent. Tout individu désirant travailler pour le compte de Quest Net doit préalablement acheter un article coûtant entre 400 et 600 dollars, à charge ensuite pour lui de trouver quatre clients qui lui rapporteront en tout 100 dollars. Chaque nouveau client devra à son tour acheter un article et se mettre en quête de quatre nouveaux acheteurs. Dès que ces quatre clients réunissent à leur tour chacun quatre acheteurs, ils empochent chacun 100 dollars, le premier intermédiaire touchant à nouveau 100 dollars.

Son Chhay s'inquiète du fait que cette compagnie ait déjà sévi dans des zones rurales de Banteay Meanchey et se demande pourquoi elle est enregistrée au ministère du Commerce. “Qu'il s'agisse d'activités illégales ou d'une arnaque légale, cela ruinera en tout cas nombre de Cambodgiens, chaque personne devant s'acquitter de 600 dollars pour travailler pour le compte de cette société”, s'alarme-t-il. Le représentant de Quest Net, Tek Keto, ne s'inquiète pas outre mesure de la démarche du député. “Je ne veux pas réagir à cette initiative et je l'invite à se renseigner sur nos activités. Nous ne faisons rien d'illégal : nous nous contentons de vendre des bijoux, et nous permettons aux clients qui veulent partager nos bénéfices de se mettre en quête de nouveaux acheteurs”, explique-t-il en reconnaissant que le droit d'entrée consiste en l'achat d'un article de 600 dollars.

Sous couvert d'anonymat, une employée de la compagnie convaincue par un ami, explique le fonctionnement de ce commerce pyramidal. “Après avoir acheter la médaille en argent, on doit trouver quatre clients, ce qui nous rapporte 100 dollars. Chacun se met alors en quête de nouveaux acheteurs, et on gagne à chaque fois de l'argent dessus. Mais je ne pense pas que ce système permette à chacun de s'enrichir rapidement comme nous l'assurent les employés. C'est comme faire un gâteau sans farine : les victimes du système sont les clients au bout de la chaîne qui ne trouvent pas d'acheteurs et perdent 600 dollars”, explique-t-elle.

Selon l'économiste Kang Chandararoth, ce type d'activité n'a pourtant rien d'illégal : “Le droit de faire du commerce est libre. La compagnie n'est pas obligée de fermer ses portes, mais on peut lui demander d'expliquer à ses clients les risques qu'ils prennent pour éviter toute confusion”, suggère-t-il.

Ung Chansophea