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 Stop aux sous-munitions

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Thaïlande - Cambodge
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MessageSujet: Stop aux sous-munitions   Stop aux sous-munitions EmptyVen 24 Sep - 10:05

C'est la 10e année qu'Handicap international invite le grand public à se mobiliser ce samedi (*) pour dire non aux mines antipersonnel et aux sous-munitions. Jean-Pierre Ringler, responsable de l'antenne locale, nous explique le sens de ces pyramides de chaussures.

- Quelle est l'origine des pyramides de chaussures de Handicap international ?
- « L'opération a été lancée en 1995 suite à la visite de médecins dans des camps de réfugiés en Thaïlande après le conflit au Cambodge. Ils ont vu des victimes des mines, sans bras ou sans jambes, qu'il fallait appareiller pour espérer qu'ils se réinsèrent. Dix ans après, malheureusement, les conflits sont loin d'être apaisés, il suffit de regarder les dizaines de morts par jour en Irak.
La pyramide vise à protester contre les mines antipersonnel, aussi appelées l'arme des lâches, car elles blessent aussi bien des militaires que des civils. On estime qu'elles font aujourd'hui encore, entre 15 et 20 000 victimes par an dans le monde, dont 11 700 avec certitude. Depuis 1997, le traité d'Ottawa ratifié par 150 pays interdit les mines. Mais des pays comme les Etats-Unis, la Chine ou la Russie ne l'ont pas signé, ce qui prouve qu'il y a encore du chemin à faire : il y aurait 100 à 200 millions de mines à travers le monde.
Notre 2e combat, ce sont les sous-munitions, larguées par avions, dont on parle peu mais qui font autant de victimes parmi les civils. Notre message, c'est de sensibiliser l'opinion publique et de faire pression sur les Etats pour que l'on n'utilise plus ces engins. Contrairement à ce que l'on nous dit, il n'y a pas de guerre propre ».
- En 10 ans, la mobilisation s'est-elle essoufflée, notamment à Strasbourg ?
- « Au contraire. Depuis 1995, on est passé de quatre villes participantes à 35 à travers la France, mais aussi en Allemagne ou en Belgique. A Strasbourg, on a commencé la campagne sous la bannière de la Croix-Rouge. Avec mon équipe, on gère l'événement depuis 1997. Et la mobilisation est croissante : il y a déjà plusieurs villes ou villages qui s'activent en dehors de Strasbourg, comme le gymnase d'Ingwiller, la commune de Hoerdt, le lycée de Molsheim, ou encore le Réseau citoyen du centre Alsace qui organise une pyramide sur la place de la Victoire à Sélestat. Autres indicateurs de réussite : l'an dernier, on a récolté 5 à 6 tonnes de chaussures et on est passé de 2 000 signataires de la pétition anti-mines à 3 300 ».
- Quel est le programme de demain samedi ?
- « On sera présent sur la place Gutenberg à Strasbourg de 10 h à 19 h. Les gens pourront déposer leurs chaussures, qui seront redistribuées, si elles sont récupérables, à des associations humanitaires du réseau Humanis Alsace. Des groupes de musique animeront bénévolement la journée, autour d'un stand d'artisanat et d'un autre pour les enfants. Le public pourra également signer la pétition contre les mines et les sous-munitions et s'informer. On va aussi mettre en place un site de déminage traditionnel pour montrer aux personnes comment déminer leur champ. Au fait, pourquoi les chaussures ? Parce qu'elles symbolisent la perte des membres, puisque les premières touchées sont les jambes. Les chaussures deviennent alors inutiles ».

Recueillis par Barbara Romero

Demain place Gutenberg de 10 h à 19 h.
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MessageSujet: Re: Stop aux sous-munitions   Stop aux sous-munitions EmptyVen 24 Sep - 18:24

Ces "trous noirs" qui perturbent les opérations de déminage

On estime généralement qu’il faudra 25 ans pour débarrasser le sol cambodgien de ses mines et autres munitions non explosées. Un délai aléatoire, d’autant que plusieurs "trous noirs" persistent sur les cartes répertoriant ces reliquats de guerre. Il y a par exemple la ceinture de mines qui borde la frontière khméro- thaïlandaise, des Cardamomes à Preah Vihear, en passant par Païlin et Poïpet, connue sous les noms de code K5 ou de "mur de bambou". Au début des années 1980, l’armée viêtnamienne fut le maître d’œuvre de ce chantier qui employa plus de 30 000 civils cambodgiens. L’objectif militaire de K5 était d’isoler les combattants khmers rouges du reste du pays et de les repousser vers la Thaïlande.



Un chantier si vaste organisé par une armée aussi expérimentée que celle du Viêt-nam n’a pu se faire sans dresser des cartes… mais personne ne sait ce qu’elles sont devenues. Pourtant, elles seraient d’un intérêt majeur pour les démineurs. "Même les détails des livraisons de mines vers le chantier nous aideraient : au moins, on saurait combien de mines il faut trouver dans chaque zone. Mais on n’a aucune trace de ces livraisons, regrette Ian Thomas, un cartographe anglo-américain travaillant pour l’Autorité cambodgienne d’action contre les mines (CMAA). Certains disent que l’armée viêtnamienne, en quittant le pays en 1989, a laissé les plans de K5 au ministère de la Défense, mais que celui-ci les garde au secret; l’idée, ce serait de laisser les mines en place afin d’empêcher l’armée thaïe d’empiéter sur le territoire cambodgien…"



Joint par téléphone, Nhiek Bun Chhay, co-ministre de la Défense, ne semble pas s’en étonner : "Moi aussi, j’ai entendu parler de cette rumeur, dit-il. J’ai donc demandé au département de géographie de mon ministère de me fournir ces cartes. Mais on m’a répondu qu’elles n’y étaient pas." Du côté de l’ambassade du Viêt-nam, impossible de trouver un interlocuteur : "L’ambassadeur est au Viêt-nam, le porte-parole est en vacances".



Qu’à cela ne tienne : à défaut des plans de K5, les spécialistes voudraient pouvoir réactualiser les cartes de la région. Pour cela, ils utilisent des images satellitaires et aériennes, avec une préférence pour ces dernières, plus claires. Mais pour les régions frontalières de la Thaïlande, les photos aériennes récentes font défaut, et s’en procurer peut se révéler un exercice particulièrement périlleux. "Quand vous survolez la frontière khméro-thaïe en avion, vous recevez rapidement un message de l’armée thaïe vous expliquant que si vous ne faites pas demi-tour, elle va ouvrir le feu", détaille Ian Thomas. La Thaïlande dispose de ces fameux clichés, mais refuse jusqu’ici de les transmettre aux autorités cambodgiennes. Pourtant, selon la Convention d’Ottawa sur les mines dont elle est signataire, elle devrait partager ses informations. "Les questions de survol de frontières sont délicates, concède Chaipatiyut Songchai, second secrétaire de l’ambassade de Thaïlande en charge des questions politiques. Il existe des avertissements de contrôle pour prévenir les pilotes quand ils pénètrent au-dessus des zones frontalières. Si les menaces dont vous parlez avaient réellement lieu, le Cambodge pourrait légitimement protester. Mais notre ambassade n’a jamais reçu de protestation officielle." Toujours est-il que l’Agence de coopération internationale japonaise (Jica), qui a refait l’ensemble des cartes topographiques du pays à partir de 1998, a dû se contenter pour cette zone d’images satellitaires et de photos aériennes américaines datant des années 1960…



Les Japonais avaient divisé leur tâche en deux parties : la première couvrait les zones les plus peuplées (la plaine du Tonlé Sap et les grandes villes). La seconde, incluant le reste du pays, est prête depuis plus d’un an mais reste inexplicablement bloquée au ministère des Travaux publics. "Au début, le prétexte était qu’il fallait attendre la formation du gouvernement. Maintenant, je ne sais pas ce que c’est. Nous avons pu néanmoins nous les procurer de façon non officielle." Même son de cloche au département de géographie du ministère de l’Aménagement du territoire. "Les cartes restent chez nous parce qu’il n’y a pas eu de cérémonie officielle de transfert", répond-on au ministère des Travaux publics.



Les inquiétudes des cartographes et des démineurs s’arrêteraient là s’il n’y avait les munitions non explosées (UXO), dont le sol cambodgien est copieusement garni. Là encore, les données nécessaires au nettoyage sont, au mieux, incomplètes. "Entre 2000 et 2002, se souvient Ian Thomas, des équipes d’enquêteurs, cartes en main, ont sillonné la plupart des villages du pays. Elles posaient deux questions : y a-t-il chez vous un problème de mines? Si oui, pouvez-vous le situer? Mais les réponses, bien souvent, étaient : oui, partout! Et : qu’est-ce que c’est, une carte? jamais vu ça!" Faute d’informateurs locaux, les démineurs peuvent compter sur des sources extérieures : en 1999, grâce au travail d’une association de vétérans de la guerre du Viêt-nam profitant de la levée du secret défense, les Etats-Unis ont remis aux gouvernements cambodgien, laotien et viêtnamien les enregistrements des bombardements de ce qui fut la première guerre informatisée de l’ère moderne. Ces bases de données détaillent les missions des bombardiers : localisation, nombre et type d’armements utilisés. "Il manque des photos pour situer exactement les points d’impact, relève Ian Thomas. Elles doivent être quelque part dans les archives du Pentagone." Selon les données américaines, plus de vingt millions de bombes ont été larguées sur le Cambodge pendant la guerre.



Certaines explosaient en altitude pour libérer des mines dotées d’une ailette amortissant leur chute. On les appelait "papillon" ou "dent de dragon". "Ces mines en plastique sont remplies de liquide explosif, cela les rend très instables. Elles explosent dès qu’on y touche." 500 000 "dents de dragon" seraient tombées sur la jungle du Mondolkiri et du Ratanakiri pour couper le ravitaillement des combattants viêtcong. Mais dans ces régions isolées, nombre d’accidents ne sont jamais rapportés. "La seule méthode, c’est de repérer la zone infestée, de la fermer et d’attendre un siècle!", lâche Ian Thomas.



En 2003 au Cambodge, 755 personnes ont été victimes de mines ou d’UXO.
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