Thaïlande : campagne de violences incontrôlables dans le Sud musulman
Un petit commerçant a été décapité le 22 juin dans le Sud de la Thaïlande par des séparatistes musulmans présumés, a annoncé la police, faisant état du 5e cas de décapitation depuis le début du mois.
Peu auparavant, l'armée avait annoncé l'assassinat de deux nouvelles personnes le 21 juin dans le cadre de la campagne de violences incontrôlables qui ensanglante le grand Sud depuis janvier 2004 et a fait plus de 710 morts.
L'homme a été décapité en mi-journée et son corps retrouvé le long d'une route de la province de Narathiwat, qui avec celle de Yala et de Pattani, sont le théâtre de ces violences dont les auteurs ne sont jamais retrouvés. "Nous avons trouvé sa tête dans un sac d'engrais, à deux kilomètres de son corps", a déclaré un responsable de la police.
L'homme de 34 ans, apparemment bouddhiste, semble avoir reçu deux balles dans la tête avant d'avoir été décapité, a précisé la police. Ce commerçant, originaire d'une province du Nord de la Thaïlande, Nan, est la 8e personne décapitée depuis le début des violences déclenchées après un raid meurtrier, en janvier 2004, dans un dépôt d'armes de l'armée, et la 5e depuis le début juin.
Par ailleurs une bombe d'un demi-kilo a explosé le 22 juin, sans faire de victime, dans la province de Narathiwat, sur le passage de moines bouddhistes escortés par des membres des forces de l'ordre alors qu'ils collectaient les offrandes.
Le gouvernement a accusé des séparatistes musulmans, des gangsters locaux et des trafiquants des violences qu'il est totalement impuissant à enrayer.
Le ministre de la Défense, le général Thammarak Issarangkura Na Ayutthaya, a promis le 22 juin d'augmenter le nombre des personnels de sécurité escortant les moines bouddhistes dans cette région à 80 % musulmane. Il a déploré cette violence "sans but, qui frappe partout".