Le royaume accueille le 50e anniversaire de la Convention de La Haye
AKP Phnom Penh, 09 décembre 2004 --
Des experts de soixante pays de la région sont réunis récemment à Phnom Penh à l'occasion du 50e anniversaire de la Convention de La Haye sur la protection des biens culturels en cas de conflit armée, a cité Cambodge Soir.
Le Cambodge, héritier d'une des civilisations les plus riches d'Asie qui, au cours des dernières décennies, n'a pas été épargnée par la guerre et les pillages, a été choisi pour accueillir cette réunion régionale : en raison de cette histoire mais aussi, selon les termes d'Etienne Clément, représentant de l'Unesco dans le royaume, "pour son engagement à ratifier et appliquer les conventions internationales pour la protection de son patrimoine". "Les événements tragiques qui ont marqué le passé récent du Cambodge, a renchéri Jacques Forster, vice-président du Comité internationale de la Croix rouge (CICR), co-organisateur avec l'Unesco de cet anniversaire, ne peuvent s'oublier et les dégâts dans les cœurs et les esprits restent visibles aujourd'hui sur tant de monuments d'Angkor qui portent les cicatrices de la guerre."
En marge de ces travaux qui, toujours selon Jacques Forster, ne visent pas seulement "à protéger les lieux de culte, les monuments historiques et les œuvres d'art mais aussi à protéger les consciences collectives, l'identité des gens", le prince Ranariddh, président de l'Assemblée nationale, outre l'évocation des dégâts commis par les années de guerre sur le patrimoine khmer, s'est attardé sur les nouvelles menaces qui planent sur les temples d'Angkor. "Quand j'étais Premier ministre, j'avais travaillé avec Vann Molyvann pour limiter, par exemple, la circulation des véhicules motorisés dans le site car les gaz d'échappement sont extrêmement nocifs pour les pierres. La deuxième source de pollution à laquelle il faut s'attaquer, c'est le bruit. A l'avenir, avec des millions de visiteurs par an, nous devrons prendre des mesures pour interdire tout véhicule à moteur dans le parc d'Angkor", a prôné le prince. Dans le même ordre d'idées, il a mis en garde contre l'expansion du trafic aérien à l'aéroport de Siemreap. "Je soutiens le projet d'un nouvel aéroport, à 30 ou 40 km de la ville. Je ne m'oppose pas à la politique de ciel ouvert du gouvernement mais préconise des aménagements."
Sans minimiser la menace des pollutions, Etienne Clément a estimé que nombre de temples restaient fortement vulnérables face aux pilleurs. "Je dirais que pour Angkor Wat, la protection est assurée, mais que pour les temples plus éloignés, les pillages se poursuivent. Il est nécessaire de recruter des gardiens et de bien les payer". La conférence aidera peut-être à trouver des crédits nécessaires.--AKP