Le ministre détaille les opportunités pour les nouveaux actifs
09-03-2006
Cambodge Soir - Le ministre de l’Emploi Nhep Bun Chin s’est expliqué récemment dans un courrier adressé au prince Ranariddh sur la situation de l’emploi dans le royaume, suite à l’interpellation du député PSR Keo Remy qui lui demandait comment le gouvernement comptait faire face à l’arrivée chaque année de plus de 200 000 jeunes sur le marché du travail. L’élu de l’opposition s’est également inquiété du sort des travailleurs émigrés, souvent “maltraités”, selon lui, à l’étranger.
Nhep Bun Chin a mis en avant l’industrie touristique comme principal secteur d’embauche : 100 000 Cambodgiens y seraient employés, selon lui, dont un bon nombre dans les quelque 300 hôtels et 600 guesthouses du royaume. “Quarante établissements de formation professionnelle dépendent du ministère, dont l’Institut national polytechnique du Cambodge, un grand et nouveau centre de standard international”, a détaillé le ministre. “Ces dernières années, le ministère a ainsi formé 48 428 étudiants, dont 38 282 ont réussi leurs études et ont été embauchés dans les entreprises privées et publiques du royaume.”
Le Cambodge nourrit également des relations avec la Malaisie et la Corée du Sud pour y envoyer des ouvriers qui reçoivent sur place, dit-il, des salaires plus élevés et l’acquisition d’un bagage technique. Aujourd’hui, ils seraient ainsi 7 000 personnes à être employés dans ces deux pays, dont plus de 4 000 femmes. A Séoul, l’accueil de travailleurs cambodgiens repose sur un système de permis d’emploi. La Corée recommande dans ce cadre au royaume de mettre sur pied une agence publique qui se chargerait de sélectionner, former et diriger ces candidats au départ. Dans le même registre, le ministère pousserait à ce que des travailleurs se tournent vers le Japon, l’Arabie Saoudite, le Quatar ou Bruneï.
“Le gouvernement veille à ce que les ouvriers puissent décrocher un travail légal”, fait observer Nhep Bun Chin. “Le Cambodge a obtenu de la Thaïlande la signature d’un mémorandum sur les ouvriers immigrés en mai 2003. A la date d’aujourd’hui, 14 000 travailleurs ont reçu des documents régularisant leur situation auprès des autorités thaïes”, a-t-il indiqué, précisant que des discussions sont en cours avec le royaume voisin pour la mise en place d’un système légal d’envoi de travailleurs.
Sur les risques encourus par les émigrés, Nhep Bun Chin assure que le ministère diffuse des informations avertissant du danger de franchir clandestinement les frontières. “Par ailleurs, nous parlons avec la Thaïlande des moyens d’éviter que des Cambodgiens se rendant quotidiennement, ou pour une courte durée, de l’autre côté de la frontière soient victimes d’atteintes aux droits de la personne”, a-t-il ajouté, en précisant se préoccuper de la nouvelle d’un ouvrier cambodgien récemment retrouvé décapité en Thaïlande.
Duong Sokha