dimanche 13 mars 2005, 6h48
Le groupe Accor poursuivi par une association de survivants européens du tsunami, selon un quotidien américain
HONOLULU (AP) - Une association européenne de survivants et de parents de victimes du tsunami qui a frappé les pays limitrophes de l'océan Indien le 26 décembre dernier ont porté plainte contre plusieurs institutions ou personnes morales, dont le groupe hôtelier Accor, qu'ils accusent de ne pas avoir pris les dispositions suffisantes pour protéger les populations contre la catastrophe.
La plainte a été enregistrée la semaine dernière auprès d'un tribunal du district sud de New York par le Groupe des victimes du tsunami, une association à but non-lucratif rassemblant une soixantaine de survivants et de parents de victimes européennes, affirme le "Honolulu Star Bulletin" dans son édition de samedi.
Elle concerne le groupe Accor, propriétaire de la chaîne hôtelière Sofitel, qui possède un hôtel en bord de mer sur la plage de Phuket (Thaïlande) touchée de plein fouet par la vague meurtrière. Sont également visés l'organisme américain gérant le Centre sur les tsunamis, basé à Hawaï, ainsi que le gouvernement thaïlandais et ses services météorologiques.
Les plaignants n'exigent pas dans l'immédiat de dommages et intérêts mais demandent à la justice de préserver toutes les informations prouvant, selon eux, que tout n'a pas été fait pour réduire la portée du drame, afin de pouvoir éventuellement décider de demander des réparations financières.
"Ils doivent au moins avoir la possibilité de savoir ce qui se passe", explique Edward Fagan, l'avocat du groupe au "Honolulu Star Bulletin".
Les plaignants affirment que le gouvernement thaïlandais détruit et dissimule des données prouvant que les autorités savaient qu'un tsunami approchait des plages le 26 décembre dernier mais qu'elles avaient choisi de ne pas diffuser d'alerte, craignant les conséquences d'une telle décision sur l'industrie du tourisme.
Le Centre sur les tsunamis d'Hawaï surveille l'activité océanographique et sismique dans le bassin du Pacifique et diffuse des alertes le cas échéant aux pays concernés. Il a été très critiqué après le tsunami, qui a fait plus de 170.000 morts, pour ne pas avoir agi suffisamment rapidement après avoir enregistré le tremblement de terre d'une magnitude de 9 qui a entraîné le raz-de-marée. AP