VIENTIANE-Le Laos,l'un des petits pays asiatiques,va connaître son heure de gloire à partir de lundi en accueillant le plus grand sommet du continent,avec 16 nations représentant la moitié de la population mondiale réunies pour poser les bases de la prospérité des decennies à venir.
Le pays aura puisé au plus profond de ses ressources pour organiser cette grande-messe asiatique,où se rejoignent l'immence démocratie indienne et le régime communiste vietnamien,musulmans indonésiens et boudhistes cambodgiens,riches entrepreneurs coréens et modestes paysans lao.
Les leaders des 10 pays de l'association des Nations d'Asie du Sud-Est(Thailande, Malaisie,Singapour,Indonésie,Philippines,Brunei,Vietnam,Laos,Birmanie,Cambodge)s'entretiendront avec leur homologues d'Inde,de Chine,de Corée du Sud,du Japon.La nouvelle-Zélande et pour la première fois, l'Australie seront aussi présentes,signes de la volonté du continent asiatique d'aller chercher au delà de ses limites traditionnelles les ressources pour sa croissance et la stabilité de la région.Même la Russie sera représentée par son ministre des affaires étrangères,pour signer le Traité d'Amitié et de Coopération(TAC)de l'ASEAN,pacte de résolution pacifique des conflits.
Parmi les dossiers majeurs de la rencontre figure la signature d'un accord entre l'ASEAN et la Chine pour établir d'ici 2010 la plus grande zone de libre-échange du monde.La possible création d'un bloc regroupant l'ASEAN et l'Asie de l'Est(Chine,Japon,Corée du Sud)a été discutée samedi par les ministres des affaires étrangères en réunion préparatoire.
Le groupement,qui pourrait s'inspirer du marché commun de l'Union européenne(UE),devrait faire l'objet d'un nouveau sommet en Malaisie l'an prochain.
Plusieurs pays du groupe doivent demander l'accélération du calendrier de suppression des taxes douanières au sein de l'ASEAN,prévu en 2020.Un objet contraire aux soucis des pays pauvres.
Le sommet devrait aussi aborder la lutte contre le terrorisme dans la région,ainsi que la situation politique en Birmanie et dans les provinces musulmanes du sud du Thailande:deux dossiers embarassants pour une organisation qui prône la non-ingérence dans les affaires intérieures.